Mes pensées profondes vont en ce moment précis à la femme et aux enfants du ministre de l’environnement Mustapha El Aroui qui réceptionneront la nouvelle année sans un papa jeté en prison à l’ombre froide d’une cellule. Un ministre oublié , abandonné et délaissé par ce premier ministre qui s’en va, lui, rejoindre les siens pour fêter avec eux dans la ville des lumières le nouvel an devant la chaleur d’une cheminée.
Mes pensées sont pour ce ministre qui doit ressentir l’injustice dans sa chair de ses pairs et de ceux qui l’ont appelé à cette fonction ingrate il y a quelques mois et qui, aujourd’hui l’abandonnent , le laissent moisir comme un vulgaire malfrat , aux griffes d’une justice qui voulait redorer son blason sur son dos et qui avait besoin d’un gros gibier facile à attraper et à sacrifier.
Mes pensées vont en ce moment à ce ministre inexpérimenté ,emporté par la fougue de sa jeunesse qui avait bombé le torse , encouragé par Monsieur Propre au Palais de Carthage, qui s’en est allé, la fleur au fusil, déclarer la guerre à la pourriture et aux ordures croyant pouvoir épingler un nid à crabes venimeux , avec des doigts nus alors qu’ils l’entouraient de toutes parts .
Mes pensées sont pour ce ministre , jeté aux oubliettes par toute cette clique des plateaux télé, assoiffée du sang d’un ministre peu importe lequel, fût ce t il le plus neutre, le plus inconnu et peut être le plus innocent.
Mes pensées sont pour ce ministre, victime expiatoire de tirs nourris entre le clan des monplaisiriens et celui des Abbou et cie , et qui dormira encore une nuit dans le froid glacial de sa cellule sans qu’on sache exactement de quoi il est coupable , quand toute la pourriture et les vrais coupables ,( les knatryas de l’assemblée) se la coulent douce à débouchonner des bouteilles de vin dans les lieux intimes et chauds des hôtels sous le son des mzeoudyas et des vulgaires danseuses du ventre à quatre balles.
Mes pensées sont en ces dernières de l’an 2020 pour ce ministre abandonné par tous ces politiciens qui n’en veulent plus, tous occupés à vouloir le remplacer, tous occupés à vouloir perdurer en s’accrochant à un impossible « himar watani » , qui puisse les remettre sur selle pour se repartager le peu de restes qui demeure debout dans ce pays.
Mes pensées sont ce soir pour ce garçon déclaré coupable sans un brin d’interrogatoire, ce garçon en désarroi, jeté dans la bourrasque de ce pouvoir en folie, emporté par les vents d’une tornade qui secoue le pays, à qui on ne dit rien, qu’on accuse de rien… qu’on oublie.
L’agitateur