Ce qui se passe en Palestine est bien évidemment regrettable. L’on doit comprendre toutefois que la seule voie possible est de faire une lecture objective et dépassionnée de l’Histoire, il faut faire preuve de pragmatisme, et cela, en faisant comprendre à ceux qui lancent de « vibrants plaidoyers » en faveur de la cause palestinienne que l’on ne vainc pas Israël en faisant de l’affaire palestinienne une question profondément identitaire et en refusant de prononcer le mot « Israël » (un déni pathologique qui signe une rupture totale avec la réalité). L’on ne vainc pas Israël en boycottant quelques produits ou en refusant de serrer la main à ses sportifs, ni en l’insultant à tout bout de champ ou en le menaçant d’extermination d’une manière grotesque.
C’est que le meilleur moyen de dénaturer la lutte palestinienne et de produire la désaffection du reste du monde, c’est de la charger d’une forte teneur identitaire. En arabisant et en islamisant la cause palestinienne, on lui a fait perdre sa valeur universelle. Les Arabes et les Palestiniens ne combattent plus pour la Palestine, mais pour Al Aqsa et l’islam. Ils ne combattent plus l’occupant sioniste, mais le « mécréant juif ». Ils ne combattent plus pour récupérer la terre occupée, mais pour rendre l’islam à la Oumma.
Tant que les défenseurs de la cause palestinienne se définiront seulement à l’aune de leur arabité et de leur islamité et tant qu’ils assigneront une portion congrue aux idéaux qui font quasiment l’unanimité parmi le genre humain, tels que l’Indépendance, la Justice, l’Humanisme, la Dignité et la Liberté, ils se sentiront toujours isolés et souffriront d’un manque de soutien de la part de ce que l’on appelle aujourd’hui la communauté internationale.
Les quelques soutiens qu’obtiennent les Arabes de la part de certains dirigeants occidentaux et non arabes s’expliquent d’abord par des raisons géostratégiques évidentes et sont motivés par des raisons économiques. Tant que les Arabes parleront d’ « entité sioniste », leur cause n’avancera pas d’un iota car ils demeureront dans le déni le plus total et en état de puérilité politique.
Pierrot LeFou