Lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche en présence du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, Donald Trump a réaffirmé son intention de voir le Groenland rejoindre les États-Unis. Il a souligné que cette annexion était nécessaire pour la sécurité internationale et a refusé d’écarter l’option militaire pour parvenir à cet objectif
Le 13 mars, Donald Trump a une nouvelle fois réaffirmé son intention d’annexer le Groenland. Lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche en présence du secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, il a déclaré sans détour : «Je pense que cela arrivera», avant d’ajouter que l’intégration du Groenland aux États-Unis était une nécessité pour la sécurité nationale.
Trump a insisté sur la position stratégique de cette île arctique, qui abrite déjà une base militaire américaine essentielle au dispositif de défense de Washington. Il a souligné que cette question était une priorité pour son administration et qu’aucune option ne devait être écartée. Lorsqu’un journaliste lui a demandé s’il excluait une intervention militaire, il a refusé de répondre, laissant entendre que toutes les possibilités restaient sur la table. Mark Rutte, présent à ses côtés, a pris soin de ne pas s’impliquer directement, affirmant que l’OTAN n’avait pas vocation à se positionner sur cette question.
Dans son édition du jour, The Wall Street Journal rappelle que l’expansion territoriale fait partie de la vision politique de Trump. Le journal cite des sources internes à la Maison Blanche selon lesquelles le président américain considère l’annexion du Groenland comme une étape clé de son projet de renforcement de la puissance américaine.
Objectif de l’administration Trump
Cette déclaration s’inscrit dans la logique affichée par Trump depuis le début de son second mandat. Le 4 mars, lors de son discours devant le Congrès, il avait déjà affirmé : «d’une manière ou d’une autre, nous allons obtenir le Groenland», laissant entendre que Washington poursuivrait cette ambition par tous les moyens nécessaires.
Trump ne s’arrête pas au Groenland. Il a également exprimé son désir de voir le Canada devenir le 51e État américain, accusant le pays de profiter des États-Unis sur le plan commercial. De plus, il a affirmé que le canal de Panama devait revenir sous contrôle américain afin de contrer l’influence chinoise dans la région.
Face à ces déclarations répétées, Copenhague et Nuuk ont dénoncé à plusieurs reprises les ambitions de Washington. Les autorités danoises ont qualifié ces propos d’«absurdes» et «inacceptables», réaffirmant que le Groenland n’était pas à vendre. De leur côté, les dirigeants groenlandais ont rejeté toute idée d’annexion, insistant sur leur volonté de gérer leur propre avenir sans ingérence étrangère.
Les dirigeants du Groenland rejettent le projet de Trump
Les dirigeants politiques groenlandais ont fermement rejeté les récents commentaires du président des Etats-Unis Donald Trump sur l’annexion potentielle du Groenland, soulignant la nécessité de l’unité et d’une position forte face aux pressions extérieures.
Lors d’une réunion avec le secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), Mark Rutte, dans le bureau ovale, M. Trump a déclaré jeudi penser que les Etats-Unis annexeraient le Groenland, un territoire autonome du Danemark.
M. Rutte a indiqué que toute discussion sur les intentions de M. Trump concernant le Groenland ne relevait pas de sa compétence et qu’il ne souhaitait pas que l’OTAN soit impliquée dans cette affaire.
La déclaration de M. Trump a été rapidement condamnée par les dirigeants politiques du Groenland.
Jens-Frederik Nielsen, président du parti Demokraatit (Démocrates) et figure de proue des négociations en cours pour former le prochain gouvernement du Groenland, a qualifié les remarques de M. Trump « d’inappropriées ».
Dans un message publié sur Facebook, M. Nielsen a exhorté les Groenlandais à rester unis face aux pressions extérieures. « La déclaration de M. Trump aux Etats-Unis est inappropriée et montre une fois de plus que nous devons rester unis dans de telles situations », a-t-il affirmé.
Le Premier ministre sortant du Groenland, Mute Egede, a également dénoncé les commentaires de M. Trump, appelant à une réunion urgente des chefs de parti du Groenland. « Une fois de plus, le président américain a lancé l’idée de nous annexer. Je ne peux en aucun cas accepter cela », a-t-il dénoncé sur les réseaux sociaux.
Bien qu’il doive quitter ses fonctions à la suite des récentes élections, M. Egede a insisté sur la responsabilité qui lui incombe de s’attaquer à ce problème.
Lors des récentes élections législatives au Groenland, le parti Demokraatit a obtenu 29,9% des voix, devenant ainsi le plus grand parti de l’Inatsisartut, le Parlement groenlandais.