Le monde confiné des mosquées sentant le moisi et le camphre aux entrées gardées de toiles d’araignée où des silhouettes rabâchent comme dans un délire, des histoires invraisemblables de hijouj et de mijouj, et de monde occulte , effrayés à l’idée qu’une commission des libertés vienne , au risque de les aveugler , braquer les projecteurs sur leur monde des ténèbres.
Le monde vivant du dehors à l’air libre qui vit son temps, rigole à pleine gorge, pisse sur les étoiles, rebelle, éveillé ,cheveux aux vents à sentir la fraîcheur de l’eau marine berçant sa peau dénudée, qui essaie de se débarrasser des derniers vestiges de règles qui sont d’un autre âge, gênés par ces odeurs de camphre qui lui pourrissent l’odorat et la laideur de ces portraits qui lui polluent le champ visuel.
Aujourd’hui, c’est le monde des ténèbres et des dinosaures qui essayera de montrer qu’il est toujours là . Mais il a beau mobiliser pour demain, il sait que la partie sera perdue d’avance. Le 13 , c’est au tour du monde des effluves d’acqua de Gio et de jasmin, habitué à la lumière qui manifestera sous la statue du Bourguiba souriant.
Aujourd’hui , ils seront quelques centaines du côté de Bab Saadoun à crier Allahou Akbar sous un soleil aveuglant qui va vite leur faire regagner leurs cavernes
Le 13 , ils seront des millions à envahir l’avenue Bourguiba à chanter la liberté et les lumières jusqu’au bout de la nuit étoilée.
E.K