Trois véhicules ont été incendiés devant la prison de Tarascon dans la nuit de ce mardi à mercredi 16 avril. Le hall d’un immeuble d’un surveillant pénitentaire a aussi été incendié en Seine-et-Marne.
De nouvelles attaques ont ciblé mercredi l’institution pénitentiaire, avec notamment l’incendie de trois véhicules dans un parking sécurisé de la prison de Tarascon, une tentative de « déstabilisation » dénoncée par le ministre de la Justice Gérald Darmanin.
Ces nouveaux incidents interviennent au lendemain d’attaques coordonnées contre plusieurs établissements pénitentiaires en France, principalement des incendies de véhicules, mais également des tirs à l’arme automatique contre la porte de la prison de Toulon (Var), qui n’ont pas fait de victime.
Vers 05h20 mercredi, trois véhicules ont été incendiés devant la prison de Tarascon (Bouches-du-Rhône), sur un parking « isolé, réservé aux personnels, grillagé et à l’accès sécurisé par un digicode », a indiqué à l’AFP le procureur de la République de Tarascon, Laurent Gumbau. Un des véhicules appartenait à un agent de la prison en service, un autre à une entreprise intervenant au centre de détention, et le troisième, totalement détruit, n’avait pas encore été identifié, selon le procureur, évoquant au moins deux départs de feu. A priori, aucune inscription n’a été retrouvée sur les lieux, a-t-il précisé.
Au moins 21 véhicules tagués ou incendiés
Lors des attaques recensées depuis dimanche, au cours desquelles au moins 21 véhicules ont été tagués et ou incendiés, selon une source policière, de mystérieuses inscriptions « DDPF », apparemment pour « défense des droits des prisonniers français » ont été retrouvées, ainsi qu’une inscription « DDFM » sur la prison de Toulon. Le parquet national antiterroriste s’est saisi mardi de l’enquête pour tenter d’identifier les auteurs de ces faits.
Par ailleurs, toujours dans le département des Bouches-du-Rhône, un autre véhicule, appartenant à un surveillant de la prison d’Aix-Luynes, a été incendié dans la nuit de mardi à mercredi devant le domicile de celui-ci, a déclaré à l’AFP Jessy Zagari, délégué régional FO Pénitentiaire, syndicat majoritaire dans la région Paca.
Emmanuel Baudin, secrétaire général du syndicat FO-Justice, a dénoncé mercredi des vidéos « qui circulent sur Telegram » et montrent des agents, des boîtes aux lettres, les surveillants y sont nommément cités et ces vidéos ciblent « plutôt des agents sur la région du Sud », où prospèrent quelques-uns des gros groupes de narcotrafiquants.
Un canal Telegram revendique les attaques
Sur ce canal créé le 12 avril a été publié mercredi une vidéo de 18 secondes montre en effet un agent pénitentiaire en uniforme sortant d’une voiture, une boîte aux lettres avec un zoom sur le nom inscrit dessus, puis un plan d’une voiture. Elle se termine par un plan de nuit d’une plaque noire portant le sigle « DDPF » avec en fond des flammes dévorant un véhicule. Sous cette vidéo est publié un extrait d’une interview donnée par ce même agent, présenté comme affecté au centre pénitentiaire d’Aix-Luynes 2, avec un commentaire comportant des fautes d’orthographe, accusant l’agent d’abus de pouvoir et exhortant le personnel à « changer de cap ».
Sur cette chaîne Telegram, le groupe soutient, dans un texte truffé de fautes d’orthographe, qu’il se déploiera « dans toute la France » et affirme : « Nous sommes pas des terroristes », mais « là pour défendre les droits de l’homme à l’intérieur des prisons ».