Dans la tragédie, le parti de Youssef Chahed a pété plus fort que son cul

Vendredi 26 avril 2019, une mine a explosé à Jebel Chambi à Kasserine au passage d’un véhicule de l’armée nationale. Un soldat est mort et trois autres sont blessés. Un mutisme accablant et complice des médias et des politiques. La mort des héros est banalisée, un fait divers rapporté par des dépêches anodines et qui n’émeut plus. Il n’y a rien à exploiter politiquement de la mort de nos valeureux soldats et agents de la sécurité, sous les feux et les explosifs des terroristes. Plus de compassion pour la douleur de leurs proches. Surtout, il ne fallait pas trop glorifier le rôle de nos soldats… qui sait ? Ces soldats et agents de sécurité trahis à l’arrière miné par tant de complicités avec les terroristes encore terrés dans nos montagnes.

Douze ouvriers agricoles (7 femmes et 5 hommes dont le chauffeur) ont perdu la vie,  samedi 27 avril 2019, au cours d’un accident de la route, survenu dans la délégation de Sabala, gouvernorat de Sidi Bouzid. 20 blessées dont 3 dans un état grave. Les victimes étaient en route vers leur travail à bord d’un véhicule de type Isuzu qui est entré en collision avec un autre véhicule.
Cette tragédie qui devrait susciter tristesse et compassion est tournée en buée. Les charognards se sont rués sur ce triste accident pour achalander les étals des boutiques médiatiques et politiques. La surenchère bat son plein. Tous sont devenus des chantres de la cause ouvrière pour quelques petits jours avant que cette cause ne soit enterrée. Même ce Sami Fehri de je ne sais qu’elle chaîne TV, s’est trouvé une âme marxiste léniniste en cette soirée du 28 avril pour parler des droits de l’ouvrière agricole. On a fait le spectacle, le rideau sera vite baissé. Il sera relevé en octobre 2019. On reviendra à ces ouvrières, on les embrassera, on leur sourira, on vantera leur ego et on les embarquera sur ces mêmes camionnettes de la mort pour mettre le bulletin de vote dans les urnes de la soumission aux vautours et aux reptiles. Camionnettes, tant décriées aujourd’hui, camionnettes tant adulées demain, les transportant d’une mort à une autre. .

Comble du cynisme et du sadisme, le 28 avril les congressistes de Tahya Tounes ont instrumentalisé la mort de ces ouvriers. Ayant voulu péter plus haut que leurs culs terreux, ils n’ont pu rassembler que quelques centaines dans le Palais des sports de Rades pour le congrès constitutif de ce parti. Pour cacher leur échec dans l’organisation de leur congrès, ils ont prétexté respecter une période de deuil après ce triste accident. Youssef Chahed en route pour se joindre aux congressistes a du rebrousser chemin suite à un coup de téléphone qui lui évita le ridicule.

La mort des braves au lieu d’être honorée, est occultée ou souillée par des monstres que rien n’émeut. Pour eux, l’être humain ne vaut que par sa valeur utilitaire et marchande, qu’il soit vivant. Ils ont engagé le pays dans des batailles à couteaux tirés. Adeptes du chaos ils fantasment sur modèle somalien et libyen.

Ni le peuple démobilisé et accablé par sa misère quotidienne, ni un parlement bordélique, ni une « démocratie » laxiste ne peuvent éviter qu’il y ait plus de morts parmi nos soldats ni plus de misère pour le peuple, ni nous préserver des dangers qui nous viennent de Syrie, de Libye et éventuellement de l’Algérie.

Mounir Chebil