Les joueurs de la « Team Melli » ont refusé de chanter leur hymne national, lundi 21 novembre, avant le match contre l’Angleterre.
Un acte fort de protestation contre le régime de la République islamique.
Dans les gradins, l’hymne a aussi été sifflé par les supporters iraniens.
Leur attitude était épiée. Leur moindre geste scruté. Depuis le 16 septembre, l’Iran réprime dans le sang la mobilisation historique, conséquence du décès de Mahsa Amini. Interpellée par la police des mœurs, pour non-respect du port du voile, l’étudiante de 22 ans est morte en détention. En marge du soulèvement populaire, qui n’est pas retombé depuis, l’équipe nationale d’Iran a multiplié les actions symboliques, fermes et courageuses, en soutien au mouvement. Pour ses débuts dans le Mondial qatari, la Team Melli n’a pas dérogé à ses habitudes.
Sur la pelouse, les onze joueurs de Carlos Queiroz se sont tout bonnement abstenus de chanter leur hymne national, lundi 21 novembre, avant le coup d’envoi de leur premier match contre l’Angleterre. Un geste fort dans le contexte actuel, qui a trouvé un écho dans les tribunes du Khalifa International Stadium, où certains supporters iraniens ont hué leur hymne.
Durant la semaine, leur capitaine Alireza Jahanbakhsh avait expliqué que les joueurs iraniens décideraient « collectivement » de chanter ou non l’hymne national, en signe de soutien aux victimes des manifestations durement réprimées dans leur pays. Pendant sa diffusion, les caméras de télévision ont montré les visages impassibles des titulaires.
Le refus d’entonner l’hymne de la République islamique est devenu l’un des leviers les plus spectaculaires utilisés par les sportifs iraniens. Un moyen d’action dont la Team Melli s’est emparée, après avoir récemment caché le maillot national sous des vestes noires, dénuées de drapeau ou de blason.