La chaîne de transmission du nouveau coronavirus qui frappe la Chine peut encore être « interrompue », croit un expert de l’OMS, mais « le monde entier doit rester en alerte » et « agir ».
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) réunira de nouveau son comité d’urgence, demain jeudi, afin de déterminer si l’épidémie doit être considérée comme une urgence de santé publique de portée internationale.
Même si seulement 1 % des cas du nouveau coronavirus ont été enregistrés à l’extérieur de la Chine, une transmission interhumaine a été enregistrée dans 3 pays en dehors de la Chine , a expliqué son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
De tels cas ont été enregistrés au Vietnam, en Allemagne et au Japon.
Le comité d’urgence de l’OMS, composé de 16 experts provenant de partout dans le monde, a refusé de déclarer l’urgence au niveau international à deux reprises la semaine dernière.
« Bien que les chiffres en dehors de la Chine soient encore relativement faibles, ils sont susceptibles de donner lieu à une épidémie bien plus large. » Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS
Le Dr Tedros et le directeur des programmes d’urgence de l’OMS, le Dr Michael Ryan, ont par ailleurs rencontré les journalistes mercredi à Genève, au retour d’un séjour éclair en Chine, où l’épidémie a tué 132 personnes et en a contaminé 5974 autres.
Les deux médecins ont louangé la réaction décisive du gouvernement chinois dans ce dossier. Pékin a d’ailleurs accepté que des experts internationaux associés à l’OMS viennent lui prêter main-forte dans leur combat contre l’épidémie, a révélé le Dr Ryan.
« J’ai été très encouragé et impressionné par la connaissance détaillée que le président a de l’épidémie et par son implication personnelle. C’est pour moi un véritable leadership. »Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS
Ils méritent beaucoup de crédit pour leur réponse et leur transparence, a indiqué le Dr Ryan. Ils prennent des mesures extraordinaires face à ce qui constitue un défi extraordinaire.
Selon lui, il n’y a aucune comparaison possible entre la façon dont la Chine a répondu à l’épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) en 2002-2003, et la façon dont elle a réagi cette fois.
Grâce à cette réponse, nous pensons que les chaînes de transmission [du coronavirus] peuvent encore être interrompues, a encore dit le Dr Ryan, mais le monde entier doit rester en alerte et agir.
L’agence onusienne se prépare par ailleurs à mettre sur pied un système pour consigner toutes les données recueillies par ses partenaires internationaux, a indiqué Maria Van Kerkhove, responsable intérimaire de l’unité de maladies émergentes de l’OMS.
L’OMS envoie des experts en Chine
L’OMS a indiqué qu’elle envoyait des experts internationaux en Chine, alors que le pays est engagé dans une bataille pour endiguer l’extension de l’épidémie de coronavirus. Plus de cent personnes sont mortes de ce mystérieux virus et 4500 personnes sont contaminées.
L’OMS a annoncé l’envoi « dès que possible » en Chine d’experts internationaux afin de mettre en commun les connaissances sur le nouveau coronavirus pour apporter une « réponse mondiale » à l’épidémie de pneumonie virale qui a déjà fait plus de 100 morts dans ce pays.
La Chine et l’OMS sont convenues que les experts « travailleront avec leurs homologues chinois sur l’amélioration de la compréhension de l’épidémie afin de guider les efforts » en vue d’apporter « une réponse mondiale » à la maladie, a indiqué l’OMS dans un communiqué.
Partage constant des données
Cet accord est intervenu à l’issue d’entretiens à Pékin entre le directeur général de l’OMS Tedros Adhanom Ghebreyesus et le président chinois Xi Jinping.
« Stopper la diffusion de ce virus à la fois en Chine et dans le monde est la plus grande priorité de l’OMS », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, saluant « le sérieux » avec lequel la Chine s’est mobilisée pour contenir l’épidémie.
La Chine partagera du matériel biologique avec l’OMS, a ajouté l’organisation, soulignant l’importance d’un partage constant des données et des études sur le coronavirus.
« Faire progresser la compréhension scientifique »
« Ces mesures vont faire progresser la compréhension scientifique du virus et contribuer au développement de contre-mesures médicales comme les vaccins et les traitements », a souligné l’OMS.
Une équipe de l’OMS s’est rendue début janvier à Wuhan, l’agglomération de 11 millions d’habitants épicentre de l’épidémie.
Des experts ont félicité Pékin pour s’être montré beaucoup plus réactif et transparent concernant l’épidémie de ce nouveau coronavirus que lors de la crise du Sras qui avait fait des centaines de morts en Chine et à Hong Kong en 2002-2003.
5.974 cas confirmés de pneumonie causée par le nouveau coronavirus et 132 décès
Les autorités sanitaires chinoises ont annoncé mercredi que 5.974 cas confirmés de pneumonie causée par le nouveau coronavirus (2019-nCoV) avaient été signalés dans 31 régions de niveau provincial mardi en fin de journée. Un total de 132 personnes ont succombé à la pneumonie.
La Commission nationale de la santé a déclaré dans son rapport quotidien que 1.239 patients étaient toujours dans un état critique et que 9.239 personnes étaient soupçonnées d’être infectées par le virus mardi soir.
Au total, 103 personnes sont sorties de l’hôpital après leur rétablissement.
Mardi, les autorités ont annoncé 1.459 nouveaux cas confirmés, 3.248 nouveaux cas suspects, dont un dans la région autonome du Tibet, et 26 décès, dont 25 au Hubei et un dans la province du Henan.
Le même jour, 263 patients sont tombés gravement malades, et 43 personnes ont quitté l’hôpital après s’être rétablies.
Selon la commission, au total, 65.537 personnes ayant eu des contacts étroits avec des patients ont été identifiées. Parmi elles, 1.604 sont sorties d’observation médicale mardi, tandis que 59.990 autres y étaient toujours.
Mardi en fin de journée, huit cas confirmés avaient été signalés dans la région administrative spéciale de Hong Kong, sept dans la région administrative spéciale de Macao, et huit à Taiwan.
Avec agences