Continuez à jouer aux intellectuels de salon et aux cuistres à la télé…Vous ne servez strictement à rien !

Ce que je craignais est arrivé. En déclinant l’invitation de Sadok Belaïd, les laïques ont ouvert un boulevard aux nationalistes arabes, aux identitaires et aux réactionnaires de tout poil. L’ancien doyen de la fac de droit est, depuis ce matin, entouré d’une meute d’identitaires et de vomi nasséro-baâthiste qui exercent une énorme pression sur lui afin qu’il renonce à l’idée de modifier l’art. 1 de la constitution tunisienne. Au lieu d’être à Carthage, nos laïques, à commencer par ceux qui se prétendent intellectuels, préfèrent se pavaner dans les studios de radios et sur les plateaux rutilants de la télévision.

Youssef Seddik croupit toujours sous ses islamiteries, propose une constitution égalitaire, civile, qui commence par « Au nom de Dieu le Clément le Miséricordieux » et tente vainement (et comme toujours) de légitimer son point de vue en s’appuyant vainement sur une lecture coranique soi-disant progressiste et réformiste. Bref, un énième mouthaqif, agnostique de surcroît, mais chut ! qui a passé sa vie à vouloir concilier l’inconciliable.

Soufiane Ben Farhat a exprimé sa volonté de ne pas y participer dans la minute qui avait suivi la parution de son nom sous le prétexte fallacieux de confit d’intérêts. En revanche, quand on a chargé cet ancien agent-double et étudiant-flic de la faculté de droit de faire la campagne électorale de Ben Ali en 2004, alors qu’il était journaliste dans le quotidien La Presse, il n’y a pas vu de conflit d’intérêts.

Il préfère exhiber sa tronche d’hippopotame à la télé et se consacrer à sa passion et à ce qu’il sait faire de mieux, en l’occurrence flatter l’orgueil des Tunisiens à la radio en versant dans son populisme racoleur et fait de stéréotypes : « Nous sommes les meilleurs parce que nous sommes les enfants de Hannibal, Elissa, Ibn Khaldoun et Cheikh Mirzibba… » ; sans oublier le corollaire de ce discours auto-glorificateur « nous sommes les plus virils car nous sommes Zlass, Ayar, Mejer, H’mamma, M’thalith… ».

Les grands commis de l’Etat issus de la bourgeoisie tunisoise ne sont pas en reste. En effet, Hatem Ben Salem, fidèle à sa pusillanimité, s’est opposé hier soir à la modification du premier article craignant la division et la réaction violente de la frange islamo-conservatrice de la société tunisienne. Il ne s’est pas montré à la hauteur de cette opportunité historique. Les Hatem Ben Salem et Fadhel Abdelkéfi sont certainement méritants, ce sont des hommes d’expérience dotés de compétences qui leur permettent de servir au mieux l’Etat tunisien. Mais, faiblards et pleutres comme ils sont, aucun d’entre eux n’a de destin national. Leurs discours sont trop lénifiants, ils ne veulent contrarier personne et craignent comme la peste la fièvre des numides arabisés. C’est pourquoi les gens de cette étoffe n’ont jamais réussi en politique. Il leur manque une paire de couilles.

Bien entendu, la liste des noms qui devraient être à Diar Dhiafa en ce moment est de loin d’être complète. Ce n’est pas avec ce genre de castrés qui prennent un malin plaisir à manquer leur rendez-vous avec l’Histoire que les mentalités évolueront et que l’on s’affranchira du joug identitaire et religieux. Continuez à jouer aux intellectuels de salon et aux cuistres à la télé et sur Machin Fm. Vous ne servez strictement à rien ! Vous êtes minables et vous le resterez à jamais ! Wehf ihezkom el koll’ !

Pierrot LeFou