Chahed face à deux journalistes de pacotille nous laisse sur notre faim.

Les journalistes auraient dû consulter l’opposition pour faire une synthèse avec des questions à soumettre à Si Youssef Chahed. Là il y aurait eu matière à débat et l’interview aurait eu un sens. Sans véritables contradicteurs posant des questions précises le débat n’avait aucune saveur. Ils sont restés sur des généralités. La position, légitime, de Si Youssef Chahed était très confortable se limitant à dire qu’il y a une feuille de route annoncée par le gouvernement, que certains indicateurs sont positifs d’autres négatifs et qu’ils y travaillent. Il faut la stabilité politique, sécuritaire et sociale pour avancer. En gros, Si Youssef disait de quoi vous vous plaignez, nous avons un mandat, nous avançons à notre rythme conformément à la feuille de route selon nos moyens. Quand aux résultats il y a du bon et du moins bon. A notre avantage ce qui est bon, par contre pour ce qui n’est pas bon ce n’est pas de notre faute et nous y travaillons pour inverser la tendance !
C’était la position de Si Youssef dite et redite sous plusieurs formes et le débat n’a pas dépassé cette boucle. Si Youssef a surfé sur tous les sujets et aucune question embarrassante ne lui a été posée.
En sous entendu le rôle d’Ennahdha et tous ses corollaires est un fait accompli et n’est même plus un sujet !
L’Economie parallèle et sa couverture par les politiciens qui en profitent pour changer la physionomie du pouvoir économique en Tunisie afin de l’aligner sur le véritable pouvoir politique semble être admis. C’est un sale moment à passer par les tunisiens et tant pis pour les perdants, les lésés, les gens qui souffrent. Il y a une feuille de route, il n’ y a pas de baguette magique il faut prendre son mal en patience et attendre.
Parler de la responsabilité de ceux qui depuis 1983 ont causé la descente en enfer de la Banque Franco Tunisienne et qui va coûter aux tunisiens dans les 1000 milliards de dinars c’est bien mais parler de la responsabilité des dirigeants actuels dans la gestion de certaines de nos banques aurait été mieux et plus efficace pour stopper l »hémorragie. Pour la BFT c’est trop tard.
Nous avons vu un Youssef Chahed très zen, talentueux, sûr de lui qui a très habilement joué le rôle de l’arbre qui essayait de cacher la forêt.
Une forêt, voire une jungle qui l’encerclait bien dense et infranchissable faite de multiples forces hostiles et influentes au point de ne pouvoir citer aucun sujet qui puisse les fâcher.
A mon sens nous avons eu droit en guise d’interview à 75 minutes de lapalissades et de faux débats ce qui nous laisse sur notre faim.
Hakim Tounsi

Remarque : titre par la rédaction