DES JEUNES ET DES AUTRES
Voici les jeunes que j’aime. Enfant, il est déjà adulte. Il sauve sa petite sœur, son petit frère, son voisin de la boue qui risque de traîner les deux. Déterminé, aux pas fermes, ses yeux ciblent le trottoir en face. Il calcule ses projets selon ses capacités d’achèvement, d’atteinte de bons résultats. Le projet des jeunes est un processus et ils savent que ce dernier ne peut être finalisé qu’avec la solidarité. Ces enfants-là sont les parents des adultes.
Voici pourquoi j’exècre les adultes. Ils trichent à tout bout de champ. Ils jouent trop aux malins et intelligents. Ils parlent haut. Ils pètent bas. Ils suivent les évènements, les analysent avec zèle en se querellant. Ils sont navrants. Ils devraient s’inscrire à l’école des enfants.
Voici les jeunes que j’aime. Ils reçoivent les intempéries de tous genres avec les dégâts qu’elles ramènent. Ils les accueillent avec le défi, sourires aux lèvres et balai à la main. Ils nettoient tout sans en être appelés à le faire. Il n’appartienent à personne. ‘‘Libres de leurs yeux tranquilles’’, je jurerai que leurs ancêtres sont des poètes, pas des charognards.
L’inquiétante intrusion de Hamma Hammami (que j’appelle ‘Hamma NASRAOUI) a gâché ma bonne humeur. On l’appelait ‘Hamma Marteau. IL SE MUE EN ‘Monsier-balai’ lors des dernières inondations. Hamma et co., c’est l’usure bipède, lui, c’est le chômeur notoire qui vit luxueusement sur le dos des pauvres et démunis. Depuis le temps où il radote les mêmes phrases, petits et grands les finissent après la 1ère syllabe.
Voilà pourquoi j’exècre les politiciens, hier, comme aujourd’hui. Hier, parce qu’ils étaient intelligents, au service d’un dictateur qui lui aussi fut au service d’une famille de mafieux arrogants.
Aujourd’hui, ils sont pire qu’un objet contre-façon au marché de la contrebande. Ils ruinent le pays sans aucun souci. Les crimes deviennent faits divers, la misère, une affaire qui ne les concerne guère, les intempéries, une aubaine pour les élections, les querelles entre le palais de Carthage et celui de la Kasba, le stimulus de leurs ébats, la culture, ils n’en ont pas, l’économie, il la laissent aux plaintes des experts aussi nombreux que les insectes de la saison, l’éducation est laissée pour compte au profit de l’obscurantisme rampant. On parle déjà d’une école pilote pour ‘frères musulmans’. Êtes-vous devant la télévision, bougez pour ne pas recevoir leurs crachats néfastes, contaminants. Vous risquez d’en être éclaboussés. Devaient-ils s’inscrire à l’école des jeunes, ces derniers réaliseraient le gouffre où ces créatures usées les ont enfoncés.
Abdennebi Ben Beya