Burkina Faso : le bilan de l’attaque djihadiste s’alourdit à 160 morts

Le dernier bilan humain s’élève à 160 victimes après l’attaque commise par des groupes armés djihadistes dans la localité de Solhan. Jean-Yves Le Drian, ministre français des affaires étrangères ,  a annoncé qu’il se rendrait au Burkina Faso cette semaine pour exprimer «la solidarité de la France».

Le bilan de l’attaque menée dans la nuit de vendredi à samedi par des hommes armés dans le village de Solhan, au Burkina Faso, a été revu à la hausse, et s’élève désormais à 160 morts, ont annoncé dimanche 6 juin des sources locales à l’Agence France-Presse.

«160 corps ont été inhumés hier [5 juin] dans trois fosses communes par les populations locales […] dont une vingtaine d’enfants», a déclaré un élu de la région cité par l’agence de presse. Ce bilan est confirmé par une autre source locale qui a précisé que 50 corps avaient été enterrés dans chacune des deux fosses communes et 60 corps dans le troisième fossé.

L’élu local a indiqué que la situation était encore «volatile» dans la zone malgré l’annonce d’opérations militaires, et que les populations continuaient à fuir Solhan pour les agglomérations proches de Sebba et Dori puisque beaucoup avaient tout perdu après l’incendie de leurs biens et de leurs habitations.

L’attaque a été commise dans la zone dite « des trois frontières » entre Burkina, Mali et Niger, régulièrement ciblée par des assauts meurtriers de djihadistes présumés liés à Al-Qaida et à l’organisation Etat islamique ( Daech ) contre des civils et des militaires.

Un deuil national a été décrété samedi matin, pour une durée de soixante-douze heures. Les victimes sont des « civils sans distinction d’âge, tués par les terroristes », a déclaré le gouvernement dans un communiqué, ajoutant que « plusieurs habitations et le marché [de Solhan] ont été incendiés ».

Depuis le 5 mai, face à la recrudescence des attaques djihadistes, les forces armées ont lancé une opération d’envergure dans les régions du Nord et du Sahel. Malgré l’annonce de nombreuses opérations de ce type, les forces de sécurité peinent à enrayer la spirale de violences djihadistes qui ont fait depuis 2015 plus de 1 400 morts et plus d’un million de personnes déplacées fuyant les zones de violences.

Le nouveau président Roch Marc Christian Kaboré qui a succédé en 2015 à Blaise Compaoré a fait de la lutte antiterroriste sa priorité et a été réélu en 2020 en grande partie sur la promesse de ramener la paix dans son pays.