Belgique : flop du parti « Islam » aux élections communales

Candidat pour les élections communales du 14 octobre en Belgique, le parti pro-charia ( loi islamique ) a vu son score baisser par rapport à 2012. Alors qu’il comptait deux élus, à Molenbeek-Saint-Jean et à Anderlecht, Islam n’en compte plus aucun.

Pétard mouillé pour le parti Islam lors des élections communales belges du dimanche 14 octobre. Prônant par exemple la charia ou la pénalisation de l’avortement, la formation politique islamiste fondée en 2012 n’a pu conserver les deux sièges de conseillers municipaux qu’elle détenait depuis 2012 à Anderlecht et à Molenbeek-Saint-Jean.

Des candidats désavoués à Bruxelles-Ville et Molenbeek-Saint-Jean

Alors qu’il présentait quatre candidats pour ces élections, deux dans la ville de Bruxelles et deux dans la commune de Molenbeek-Saint-Jean, le parti Islam a vu son score s’affaiblir en six ans. A Bruxelles-Ville, la formation politique a atteint un score de 1,68% des suffrages, perdant ainsi 1,28 point par rapport au scrutin de 2012 lors duquel elle n’avait déjà pas réussi à propulser son candidat, Abdelhay Bakkali Tahiri ( sur la photo ci-dessus ) , actuel président du parti.

Dans la commune de Molenbeek-Saint-Jean, territoire considéré comme un foyer de l’islamisme radical – Salah Abdeslam, un des auteurs des attentats de Paris de 2015, ayant grandi dans cette commune – Lhoucine Aït Jeddig quitte le conseil municipal, n’ayant recueilli que 1,8% (contre 4,12% en 2012).

Pour rappel, le parti islamiste avait également tenté de déposer une candidature à Anderlecht. Sa liste, où figurait le fondateur du parti, Redouane Ahrouch, avait finalement été refusée par la région bruxelloise pour un manquement administratif.

Le 22 avril, sur le plateau de l’émission belge « C’est pas tous les jours dimanche » diffusée sur la chaîne RTL-TVI, Redouane Ahrouch conseiller communal dans la ville d’Anderlecht de 2012 à 2018, avait suscité la polémique en défendant les grandes lignes du programme d’Islam qui a notamment pour objectif d’installer un «Etat islamique» en Belgique. Il avait également refusé de regarder une femme présente sur le plateau de l’émission.

Sur le site du parti « Islam », de nombreuses propositions sociales comme le revenu universel côtoient des propositions s’inspirant de la loi islamique : légalisation de la polygamie et des mariages d’adolescents, distribution de repas halal dans les cantines scolaires, mise en place de jours de congés confessionnels, interdiction de l’euthanasie, restriction de l’avortement ou encore abrogation des «lois anti-voile».

Une stratégie de provocation qui fait flop

« À l’égard de son système de pensée, on peine à trouver la moindre cohérence », estime le média belge. « Il ressort de l’enquête de terrain que, si le parti Islam devait se passer de sa stratégie de provocation, il ne lui resterait absolument rien », fait valoir sans concession, Lionel Remy anthropologue au sein du Centre interdisciplinaire d’études de l’islam dans le monde contemporain (CISMOC) de l’Université catholique de Louvain (UCL) . Car ce sont effectivement bien les déclarations provocatrices (quand bien même stériles) d’Islam qui lui assure une certaine visibilité médiatique.

Toutefois, cette stratégie ne s’est pas avérée payante puisque le parti Islam n’a pas réussi à recruter des candidats susceptibles de conduire des listes pour les élections communales.

Le mouvement avait annoncé en avril qu’il déposerait des listes dans 14 communes bruxelloises et dans plusieurs grandes villes wallonnes comme Liège, Namur, Charleroi et Mons. Seules trois listes à Bruxelles-Ville et dans deux communes bruxelloises ont été déposées pour les élections du 14 octobre. Il sera difficile pour le mouvement, un temps présenté comme « une menace » par plusieurs personnalités politiques belges, de faire mieux qu’aux élections de 2012 lorsque le micro-parti avait décroché deux sièges d’élus. Beaucoup de bruit donc autour d’Islam pour… rien.

Avec agences