Aidez le soldat Kaïs Saïed ou Les Islamistes Tunisiens ne font pas l’Exception !

Entre la démocratie et l’islam politique, l’animosité est bien installée depuis la création du parti des Frères musulmans en 1928, en Égypte.

L’Histoire nous a enseigné que : quand les meneurs de l’islam politique sont marginalisés, sont persécutés, ils appellent à la démocratie. Ils flirtent avec la démocratie. Poursuivis, tourmentés par le pouvoir sur place, la démocratie aux yeux des islamistes se présente comme le paradis idéologique sur terre. Dans leurs moments de faiblesse politique, les islamistes voient en la démocratie une sixième prière, mais une fois aux commandes du pouvoir, ils la considèrent comme l’ennemie farouche des valeurs prescrites dans le Livre d’Allah.

Une fois sur le banc de l’oubli de l’Histoire, les islamistes louent les valeurs universelles humaines ; avec enthousiasme ils reconnaissent qu’elles sont bien respectées dans les textes religieux. Une fois les rênes du pouvoir entre leurs mains, ces mêmes islamistes jugent ces mêmes valeurs humaines et universelles comme une violation contre le contenu du Livre d’Allah et des hadiths du prophète. Et avec exaltation ils prouvent cette condamnation par des textes religieux ! Tout est possible !

Une fois dans l’oubliette, les islamistes se donnent le mérite d’être les défenseurs des droits de la femme, avec des textes religieux à l’appui. Une fois au pouvoir, la femme n’est, à leurs yeux, qu’un être mineur de sa naissance jusqu’à sa mort, naqissat aql wa dine !

Une fois dans l’opposition, les islamistes produisent des milliers de discours sur le devoir du respect de la liberté individuelle, toujours soutenus par des textes religieux, versets et hadiths, pour illustrer leurs rhétoriques contradictoires. Une fois aux commandes politiques du pays, ils voient dans cette liberté une violation de l’islam et une salissure de la vie pure des musulmans.

Chassés des cercles de décision, les islamistes se présentent, à travers leurs prêches politiques populistes, comme les garants de la liberté d’expression, la liberté d’opinion, mais une fois au pouvoir, cet islam politique hégémonique considère que la liberté d’expression est une maladie occidentale, que la liberté d’opinion est un délit dans un pays à majorité musulmane.

Écartés des règnes politiques, les islamistes ne se lassent pas de réciter, à bon entendeur, des versets et des hadiths, interprétés à leur façon et pour leurs objectifs, qui évoquent le respect de la démocratie et de la différence, mais une fois au pouvoir, ces mêmes islamistes sortiront d’autres textes religieux, versets et hadiths, peut-être les mêmes, pour prouver le contraire : la démocratie est un mensonge occidental. Elle n’est pas compatible avec les préceptes de l’islam, leur islam !

En guettant l’occasion adéquate afin de mettre la main sur le pouvoir politique d’un pays, les islamistes n’arrêtent pas de dire et redire : l’islam, avec textes à l’appui, est une religion qui respecte les autres religions monothéistes, mais une fois le pouvoir de décision entre leurs mains, ces mêmes islamistes qualifient les juifs de sale race, Lyhoudi hachaq, les chrétiens de koffars et istiemar, colonisation, mangeurs de cochon.

Éjectés de la scène politique, les islamistes reconnaissent la diversité culturelle comme mode de vie publique, souvent en évoquant et avec nostalgie la colonisation musulmane en Andalousie, mais une fois sur le trône, ils jugent toute culture étrangère qui ne rime pas avec leur lecture de l’islam, avec leur interprétation des textes fondamentaux de la religion, une hérésie, et il faut la bannir.

Pour accéder au pouvoir, les islamistes ne ratent rien ou presque, ils parlent du respect du livre, de droit à la lecture des livres qui ont fait le génie universel, mais une fois au pouvoir, les mêmes islamistes considèrent que tout livre qui n’est pas compatible avec le Livre d’Allah est interdit, et il faut le brûler, et tout livre qui répète le Livre d’Allah est inutile, et il faut le mettre au feu !

Mais ce qui est sûr et certain : là où les islamistes détiennent le pouvoir de décision, cela a été vérifié au Soudan, en Égypte, en Tunisie, au Yémen, en Libye, en Irak, en Turquie…, ils finiront par semer la discorde, le chao et la guerre civile entre les composantes d’une même nation. Une fois chassés de leurs pays musulmans qu’ils ont ruinés, les islamistes prennent le large ou le ciel pour rejoindre les pays des impies des koffar, de l’Occident. Mais là aussi, une fois bien installés dans cet espace des koffars, profitant de la liberté d’opinion, de la liberté de culte, de la liberté d’expression et de la naïveté des citoyens, les islamistes reprennent le bâton de pèlerin, en rêvant de poursuivre la conquête musulmane, foutouhat islamiya, afin de convertir l’Occident.

L’islamisme politique est une véritable maladie idéologique contemporaine transcontinentale. Et les sociétés atteintes par cette maladie doivent être prises en charge en généralisant la culture rationnelle à l’école et en promouvant les valeurs de la citoyenneté dans l’espace public.

Amin Zoui , écrivain algérien