Au moins 30 policiers ont été tués et plus de 20 autres blessés , dimanche 29 novembre , après qu’une voiture piégée a touché un camp militaire dans la ville de Ghazni, capitale de la province orientale de Ghazni en Afghanistan, a confirmé un responsable local.
« Environ 30 morts et 21 blessés ont été admis dans un hôpital principal de la ville de Ghazni suite à une explosion ce matin », a déclaré à la presse Zahir Shah Nikmal, porte-parole de la direction provinciale de la santé publique.
Le nombre de victimes peut changer, a-t-il dit.
« Le camp visé, qui appartient aux forces de police de la protection publique, a été attaqué dimanche matin. Les officiers de police qui y travaillent ont répondu aux assaillants. Jusqu’à présent, nous n’avons pas plus de détails, mais nous allons essayer d’obtenir plus d’informations », a déclaré à Xinhua le porte-parole du gouvernement local, Wahadullah Jumazada.
L’explosion a envoyé une épaisse colonne de fumée dans le ciel et a déclenché la panique à Qala-e-Joz, une zone à la périphérie de la ville, a déclaré le fonctionnaire.
Des forces de sécurité supplémentaires ont atteint le site après l’attaque, a ajouté le porte-parole.
Dans le même temps, le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Tariq Arian, a indiqué à Xinhua qu’un kamikaze avait été tué après avoir fait exploser un véhicule chargé d’explosifs à environ 7h37 du matin, heure locale, dimanche, le long d’une route reliant la ville de Ghazni au district voisin de Dih Yak.
Aucun groupe n’a revendiqué l’attentat, mais les autorités locales ont accusé les militants talibans d’en être responsables.
********
L’ombre des Taliban
Un autre attentat-suicide à la voiture piégée a tué un civil et en a blessé 20 autres dimanche matin, dans la ville de Qalat, capitale de la province de Zabol (sud), a indiqué le chef de la police provinciale. L’attaque – qui n’a pour l’instant pas été revendiquée – visait la voiture du chef du conseil provincial de Zabol, Atta Jan Haqbayan, qui a été blessé, a-t-il précisé.
Si les Taliban ont arrêté de cibler les forces américaines dans le cadre de l’accord américano-taliban signé en février à Doha, les insurgés n’ont fait cependant qu’intensifier leurs violences contre les forces afghanes depuis. Ils les attaquent quotidiennement à travers le pays malgré les pourparlers de paix entre les deux camps toujours en cours au Qatar.
Ces négociations ont débuté le 12 septembre, mais avancent très lentement en raison notamment de mésententes sur les simples règles de discussions. Les deux parties n’ont pas pu non plus se mettre d’accord sur un cessez-le-feu.
Des dizaines d’attaques-suicides
Les violences touchent aussi les civils. Mardi, au moins 14 d’entre eux ont été tués dans le centre de l’Afghanistan quand deux bombes ont explosé à Bamiyan, une ville célèbre pour ses bouddhas détruits par les talibans, pourtant considérée comme la moins dangereuse du pays.
Au cours des six derniers mois, les talibans ont mené 53 attaques-suicides et commis 1 250 attentats, qui ont fait 1 210 morts et 2 500 blessés parmi les civils, a déclaré le ministère de l’Intérieur la semaine dernière.
L’Organisation État islamique a également revendiqué des attaques sanglantes à Kaboul ces dernières semaines, dont deux contre des centres éducatifs, ainsi que des tirs de roquettes, qui ont tué plus de 50 civils.
Pendant ce temps, les troupes américaines continuent leur départ du pays. Washington s’est en effet engagé à retirer toutes ses troupes d’Afghanistan d’ici à mi-2021 en échange de garanties sécuritaires de la part des insurgés, selon l’accord signé entre les deux camps.
Avec agences