Dans tout le vacarme autour de la non-interview de Kais Saïed (الله غالب، هذاكا آش عطانا ربي), la justice continue sa guéguerre.
Ce qui s’est passé avec Sami Fehri est pire que sa première arrestation sous la troïka et pire que ce qu’a enduré Nabil Karoui (qualifié alors de déni de justice).
La cour de cassation ordonne une libération, mais en temps record (quelques heures, du jamais vu), le parquet saisit la chambre des mises en accusation et celle-ci décide d’émettre un nouveau mandat de dépôt et ce dans la même affaire !
J’illustre par un propos simpliste pour expliquer ce qui s’est passé et je parle sous le contrôle de mes amis magistrats et avocats sur ma page : c’est comme si vous étiez le directeur général d’une société et que le portier empêche quelqu’un de venir vous voir. Ce quelqu’un vous appelle et vous ordonnez au portier de le laisser entrer, mais ce dernier refuse quand-même sous prétexte que le responsable RH lui a dit non, ne le laissez pas entrer !
Voilà où nous en sommes entre le parquet (النيابة, représentant le pouvoir), la chambre des mises en accusation (دائرة الاتهام, des juges supposés indépendants) et la cour de cassation (محكمة التعقيب, le plus haut degré de magistrature).
On peut mettre le meilleur président au monde, avec une justice aux ordres, le pays ne sera jamais sauvé.
On peut mettre le plus con à la présidence et à la tête du gouvernement, si nous avons une bonne justice et de bons médias, on a toujours espoir de sauver le pays.
Nizar Bahloul