À propos du communiqué officiel

Sous le titre « Une farce de mauvais goût , une de plus. », J’ai exprimé hier ce que je pensais de la nouvelle propagée sur facebook d’une tentative d’attentat à la vie du chef de l’Etat par empoisonnement et dont je viens de lire la confirmation sur la page de la Présidence, ce qui ne m‘a nullement amené à revoir ma copie comme on dit et que j’aurais fait tout de suite pour peu que la logique si têtue m’ait laissé trouver dans le communiqué officiel la moindre raison de me débarrasser de mes doutes. Bien au contraire, la lecture et la relecture de ce document me les font maintenir et voici pourquoi le montage ne tient pas: d’abords en soi, dans sa matérialité intrinsèque.

Selon des règles strictes, la prestation des services de l’administration postale est conditionnée par la vérification et la consignation préalables de l’identité de l’expéditeur particulier de tout courrier adressé au président de la république, un détail qui semble avoir échappé à l’auteur ou initiateur de la cabale nécessairement familier des lieux. Ensuite, dans la relation qui en est faite à l’intention de l’opinion publique, et là, le bât blesse plus sévèrement. En effet, on ne comprend pas comment la communication de la nouvelle, volontairement évitée par les services du Palais, pouvait avoir de fâcheux effets psychologiques sur les tunisiens tel jour et ne plus les avoir tel autre. L’aveu contenu dans le communiqué du rôle précurseur des réseaux sociaux saisis d’une fuite, qu’elle fût organisée ou qu’elle résultât d’une maladresse, et ayant déterminé ces services à les suivre est proprement catastrophique tant il est universellement constant qu’un communiqué officiel n’est concevable que pour démentir une rumeur, jamais pour la confirmer. En conséquence de cette dérogation aux règles élémentaires de la gestion des affaires de l’Etat, un crédit inépuisable est donné d’avance à toutes sortes de rumeurs et manipulations susceptibles de troubler l’ordre public.

Ce n’est pas tout. J’ai cru percevoir, à travers quelques réactions sur facebook aux vœux de bonne santé du président de la république algérienne formulés par téléphone à l’intention de son homologue tunisien en rapport à une alerte ressentie comme telle , l’expression d’une certaine satisfaction, voire une grande fierté et ne peux que m’en réjouir. Au dernier cité aucune illusion n’est permise sur le sens diplomatique de cette communication téléphonique, le seul qu’elle puisse avoir et qui traduit toute l’inquiétude du premier devant le danger d’instabilité que son incompétence, son amateurisme et son déficit d’autorité font planer sur toute l’Afrique du Nord. C’est là d’ailleurs ce que cherchent ses ennemis politiques en lui faisant accumuler les motifs de plus en plus graves d’une destitution.

Abdessalem Larif