Les Nations unies et plus de 20 organisations d’aide humanitaire ont déclaré jeudi 9 novembre que le resserrement du blocus par le gouvernement saoudien sur le Yémen déchiré par la guerre pourrait conduire des millions de personnes vers «la famine et la mort».
Le coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU a averti la veille que si la coalition arabe ,dirigée par Riyad, ne levait pas son blocus, le Yémen ferait face à «la plus grande famine que le monde ait connue depuis des décennies, avec des millions de victimes».
La coalition a fermé tous les ports et mis fin aux cargaisons d’aide humanitaire depuis que les rebelles houthis du Yémen ont tiré cette fin de semaine un missile balistique qui a été intercepté près de Riyad, la capitale saoudienne.
La coalition, qui est alliée au gouvernement internationalement reconnu du Yémen, est en guerre contre les rebelles depuis mars 2015. Les houthis contrôlent la majeure partie du nord du Yémen, y compris la capitale, Sanaa.
Environ les deux tiers de la population du Yémen dépendent des biens importés, ont soutenu les groupes d’aide.
Plus de 20 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire, dont 7 millions dans des conditions «semblables à la famine», ont-ils déclaré.
Les réserves alimentaires devraient être épuisées d’ici six semaines, tandis que la quantité de vaccins n’est suffisante que pour un mois.
Ils ont appelé à une «ouverture immédiate» de tous les aéroports et de tous les ports.
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a souligné jeudi qu’il s’agissait du cinquième jour depuis que la coalition menée par l’Arabie saoudite a imposé un blocus complet sur le Yémen.
M. Dujarric a affirmé que depuis dimanche, «la coalition n’a pas facilité les déplacements de l’aide humanitaire à destination ou en provenance du Yémen qui comprennent des produits d’urgence en cas de catastrophe et des travailleurs humanitaires».
Le blocus a déjà provoqué une crise du carburant dans la capitale rebelle, Sanaa, où des centaines de voitures longent les routes depuis que les houthis ont ordonné la fermeture des stations-service. Les rebelles expliquent qu’ils ont posé ce geste parce que les marchands ont refusé de fixer les prix. Le prix du carburant a augmenté de 50 pour cent depuis que la coalition a renforcé le blocus.
Les responsables yéménites ont déclaré que ceux qui ont besoin d’être hospitalisés à l’étranger ne peuvent pas quitter le pays. Selon eux, les houthis à Sanaa et les forces soutenues par la coalition dans la ville d’Aden, dans le sud du pays, ne soignent que leurs propres blessés.
Avec agences