Le roi du Maroc a remercié , mardi 24 octobre, quatre ministres et le directeur d’un établissement public suite à un rapport de la Cour des comptes épinglant leur défaillance dans la réalisation des projets de développement de la région du Rif.
Selon un communiqué du Cabinet Royal, le roi Mohammed VI, a reçu, mardi 24 octobre 2017 au palais royal à Rabat, le Premier président de la Cour des comptes, en présence du chef du gouvernement, et des ministres de l’Intérieur, et de l’Economie et des Finances. Quatre ministres ont notamment été limogés suite à cela.
Au cours de cette audience, le Premier président de la Cour a présenté devant le roi un rapport comportant les résultats et conclusions de la Cour sur le programme Al Hoceima: Manarat Al Moutawassi.
« Le rapport de la Cour des comptes a souligné que les investigations et enquêtes qu’elle a menées ont confirmé l’existence de plusieurs dysfonctionnements enregistrées sous le précédent gouvernement », souligne le communiqué.
Selon le communiqué de la Maison royale, il s’agit du ministre de l’Éducation nationale et ancien ministre de l’Intérieur, Mohammed Hassad ; du ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Mohamed Nabil Benbdellah ; du ministre de la Santé, El Hocine El Ouardi ; ainsi que du secrétaire d’État à l’Éducation nationale et ancien directeur général de l’Office de formation professionnelle et de promotion du travail (OFPPT), Larbi Bencheikh. Le directeur de l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE), Ali Fassi Fihri, a lui aussi été limogé.
Un rapport d’audit, commandé par le roi pour déterminer les raisons de ce retard, a pointé des « dysfonctionnements » et des retards injustifiés, mais a démontré qu’il n’existait « ni malversations, ni détournements », selon le cabinet royal.
Par ailleurs, le roi a exprimé son mécontentement concernant d’autres membres du gouvernement précédent, qui ne se verront plus attribuer de nouvelles fonctions officielles. Il s’agit de Rachid Belmokhtar, ancien ministre de l’Éducation nationale, de Lahcen Haddad, ancien ministre du Tourisme, de Mohamed Amin Sbihi, ancien ministre de la Culture, de Lahcen Sekkouri, ancien ministre de la Jeunesse et des sports ainsi que de Hakima El Haité, ancienne secrétaire d’État chargée de l’Énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement.
Le communiqué royal indique que Mohammed VI a donné ses instructions au chef du gouvernement pour qu’il prenne des mesures disciplinaires à l’égard de quatorze autres fonctionnaires de l’administration.
Mohammed VI a ordonné ces sanctions et limogeages suite à un rapport de la Cour des comptes qui lui a été présenté ce mardi après-midi par son directeur Driss Jettou. Ledit rapport a conclu à la responsabilité de plusieurs des ministres de l’ancien gouvernement et a épinglé de hauts fonctionnaires pour leur responsabilité dans le retard des projets de développement d’El-Hoceima ayant provoqué les contestations qui ont secoué depuis près d’un an cette province, chef-lieu du Rif.
Mouvement du « Hirak »
En juin dernier, le roi Mohammed VI avait déjà tancé les ministres pour la « non-exécution » dans les délais impartis de différents chantiers prévus à Al-Hoceïma, épicentre d’un mouvement de contestation réclamant le développement de cette région du nord du Maroc.
Ce mouvement, dit du « Hirak » (« mouvement » en arabe), né après la mort atroce d’un vendeur de poisson le 28 octobre 2016, a conduit à l’arrestation de 200 à 300 personnes en mai-juin, dont les meneurs.
Le procès de son leader, Nasser Zefzafi qui encourt la peine capitale pour « atteinte à la sûreté intérieure de l’État », s’est ouvert mardi, avant d’être renvoyé au 31 octobre à la demande de la défense
Avec agences et médias marocains