Pour Paris , si les « djihadistes français périssent à Raqqa, c’est tant mieux »

ministre défense franceAlors que Raqqa, la capitale syrienne du groupe terroriste Daech est pratiquement reprise, des djihadistes étrangers s’y battent encore. S’agissant des Français, leur sort n’intéresse pas la France, qui s’en remet, pour les survivants, aux autorités syriennes.

Le fief du groupe Etat islamique ( Daech ) en Syrie, Raqqa, est en train de tomber et la ministre de la Défense Florence Parly s’en est réjouie ce dimanche matin. « C’est une très bonne nouvelle », a-t-elle salué lors du Grand Rendez-vous d’Europe 1.

« Raqqa, c’est aussi un lieu très symbolique puisque c’est de Raqqa que sont partis les ordres concernant le massacre qui a été perpétué au Bataclan et au Stade de France. Nous sommes engagés, au côté de nos alliés, pour obtenir la destruction de Daech a-t-elle souligné .

Interrogée sur les combattants étrangers encore dans la ville, la ministre a expliqué que le sort de ces djihadistes, pour certains sans doute Français, n’avait pas d’importance au regard de l’objectif d’élimination de la tentaculaire organisation terroriste.

La France, a-t-elle rappelé, est « engagée aux côtés de nos alliés pour obtenir la destruction de Daech », avec des moyens aériens et d’artillerie, en appui des forces spéciales américaines et britanniques, et d’avions belges. Près de 90 % de la ville a été reprise mais il reste des poches de résistance, où des combattants pro-Daech luttent encore.

« Ce sont les forces au sol, c’est-à-dire des forces syriennes qui seront en charge de ces combattants si ceux-ci restent vivants », a précisé Florence Parly. « Si des djihadistes périssent dans ces combats, je dirais que c’est tant mieux, et s’ils tombent entre les mains des forces syriennes, ils dépendront de la juridiction syrienne », a-t-elle très clairement affirmé, soucieuse de « ne pas inverser la situation » alors que la France reste sous la menace terroriste. « Nous ne pouvons rien faire pour empêcher le retour des djihadistes à part poursuivre ce combat et aller jusqu’au bout », a-t-elle conclu, ne reprenant pas la journaliste qui employait le mot « éliminer » pour parler du sort des éventuels Français présents sur ce théâtre de guerre.

Samedi, des sources avançaient le chiffre de 150 combattants étrangers luttant encore dans l’ancienne cité modèle de Daech mais aucune nationalité n’était donnée. En fin de journée, un accord pour les rendre « évacuables » semblait conclu. Ce dimanche, un haut responsable du Conseil civil de Raqqa (pro-kurde), Omar Allouche, a affirmé qu’une partie des combattants étrangers avait quitté la ville. De son côté la coalition internationale emmenée par Washington, a annoncé le départ d’un « convoi » de Rappa après un accord d’évacuation des combattants syriens, accord qui exclut les combattants étrangers.