Se distinguant d’autres pays arabes comme l’Arabie saoudite et le Qatar , le ministre algérien des Affaires étrangères a exprimé, dans un entretien à la chaîne d’informations russe RT, son souhait de voir Damas réintégrer l’organisation régionale dont elle fut un membre fondateur.
Pour l’Algérie, la Syrie semble indispensable à la bonne marche de la Ligue arabe. Dans une interview accordée à RT en arabe, le ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a ainsi appelé de ses vœux le retour de Damas dans le giron de la Ligue des Etats arabes , créée en 1945 au Caire et dont la Syrie est l’un des sept Etats fondateurs.
La participation de la Syrie à l’organisation régionale avait été suspendue en novembre 2011, certains membres reprochant à Damas son rôle dans la crise naissante.
Le vote de suspension avait été obtenu à la majorité qualifiée des 22 membres de la Ligue, parmi lesquels on compte des pays alliés aux Etats-Unis, tels que l’Arabie saoudite.
Dans cet entretien, Abdelkader Messahel a également évoqué les dissensions croissantes qui existent au sein du monde arabe, abordant notamment la crise entre le Qatar et l’Arabie saoudite. Le 5 juin 2017, le royaume saoudien, ainsi que les Emirats arabes unis, l’Egypte et le Barhein, avaient en effet décrété un embargo commercial sur le Qatar, menant à une crise diplomatique régionale. Le ministre algérien a ainsi rappelé que son pays entretenait de bonnes relations avec l’ensemble des parties impliquées dans la crise et qu’il avait appelé à la résoudre au moyen de la diplomatie.
Abdelkader Messahel, qui avait rencontré le président syrien Bachar el-Assad en avril 2016 pour l’assurer de son soutien face au terrorisme, multiplie les déclarations allant à l’encontre des positions diplomatiques traditionnelles de la majorité des pays occidentaux.
Le 22 septembre dernier, à la tribune des Nations unies, lors de la 72e assemblée générale, il avait notamment appelé à la réforme du Conseil de sécurité. «Nous devons corriger l’injustice historique que constitue l’absence de représentants de l’Afrique [dans lles membres permanents du Conseil de sécurité]», avait déploré le ministre algérien.