« Depuis plus de six ans, des Etats, des parties à l’origine de la guerre en Syrie continuent de servir des mensonges, d’accuser à tort le gouvernement syrien d’utiliser des armes chimiques« , accuse le chef de la diplomatie syrienne.
A New York, le ministre syrien des Affaires étrangères est longuement revenu sur le conflit qui ravage son pays. Il a égratigné les Etats-Unis, la Turquie et Israël, les accusant notamment de financer des groupes terroristes opérant en Syrie.
«Aucun peuple n’a plus souffert du terrorisme que le peuple syrien», a déclaré à la tribune de l’assemblée générale des Nations unies le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid al-Mouallem, ce samedi 23 septembre.
Soulignant la volonté de Damas de travailler à une résolution politique du conflit syrien, afin de mettre un terme «au bain de sang», il a réaffirmé l’importance de «séparer les groupes terroristes de ces groupes qui ont accepté de participer au processus [de paix] d’Astana».
Damas dénonce les «actions de voyous»
Walid al-Mouallem a dénoncé les agissements de la Turquie, qui «poursuit sa politique agressive envers le peuple syrien» en soutenant, selon lui, des groupes terroristes, mais aussi les «actions de voyous» d’Israël. Il a en effet accusé l’Etat hébreu de s’être immiscé dans le conflit syrien en soutenant des organisations djihadistes dans le pays, mais également en y menant des frappes en violation de la souveraineté syrienne.
La victoire est à portée de main
« La libération d’Alep et de Palmyre, la levée du siège de Deir Ez-Zor et l’éradication du terrorisme dans de nombreuses parties de la Syrie prouvent que la victoire est désormais à portée de mains », a déclaré le ministre syrien. L’organisation jihadiste Daech est en passe actuellement de perdre ses deux derniers fiefs en Syrie, Raqqa et Deir Ez-Zor.
« La Syrie est déterminée plus que jamais à éliminer le terrorisme partout dans son pays, sans exception, grâce au sacrifice de notre armée et à la détermination de notre peuple », a ajouté Walid al-Mouallem dans son allocution à l’Assemblée générale annuelle des Nations unies. « Sur le front de la lutte contre le terrorisme, l’armée arabe syrienne, au côté des forces des alliés qui l’appuient, réalise quotidiennement des progrès, éliminant les terroristes, nettoyant des pans de territoire », a souligné le ministre, tout en reconnaissant que « la menace de ce fléau persiste ».
«Personne ne peut priver le peuple libre syrien de la volonté de bâtir son avenir», a poursuivi le ministre.
«Amis» de la Syrie ?
Concernant les accusations d’utilisation d’armes chimiques par le gouvernement de Bachar el-Assad, le ministre syrien a démenti, soulignant que l’arsenal chimique syrien avait été démantelé sous la supervision d’observateurs internationaux.
Il s’en est ensuite pris aux membres de la Conférence internationale des amis de la Syrie, qui réunit notamment la France, l’Arabie saoudite, les Etats-Unis et d’autres pays soutenant l’opposition syrienne et dont la première rencontre s’est déroulée à Tunis lorsque les islamistes d’Ennahdha étaient au pouvoir. Le ministre les a accusés d’avoir versé «le sang de milliers de syriens en soutenant les terroristes».
«La coalition menée par les Etats-Unis a tué davantage de civils innocents que de terroristes et a détruit des infrastructures vitales pour les Syriens», a encore déclaré Walid al-Mouallem. Evoquant l’utilisation par la coalition de «munitions au phosphore et d’autres armes interdites par le droit international», il a ajouté : «Nous ne comprenons pas le silence de la communauté internationale face à ces crimes.»
Illustration haut de page : l’islamiste nahdhaoui Rafik Bouchlaka présidant la première rencontre des « amis de la Syrie » à Tunis en février 2012