L’ASSAUT DE L’AMBASSADE : de notre correspondant permanent au Palais

Essoussi Kamel

Essoussi Kamel

En short, son chien à ses pieds somnolant d’un œil à l’épier et se méfier de sa réaction et de son coup de pied gratuit et imprévisible, le moua99at se prélassait à finir son dernier ballon de haut Mornag et le fonds de son 9ortas de Homs, lorsqu’il entendit un takbirrr sourd qui montait du fin fonds de l’Aouina, et se mêlait au chuintement des vaguelettes qui s’écrasaient épuisées sur les rochers du palais à ses pieds en bas. Quelques colonnes de fumées noire serpentant l’autoroute de la Marsa assombrissaient maintenant le bleu clair azur de la baie de Tunis et cachaient la montagne de Boukornine que le vin frelaté aidant, rendait assimilable à une nana sans soutien gorge. « Pourquoi Ö nuages, vous me cachez ces seins que je ne pourrais voir »,se lamentait le provisoire dans une envolée lyrique .
La secrétaire en chlaka nylon rose bonbon interrompît net son patron béat à sourire, romantique. Elle accourait vers lui affolée et hystérique, lui tendant un téléphone, le lui jetant presque comme une patate chaude qui lui brûlait les paumes. C’est la dame Clinton folle de rage qui le menaçait au bout du fil de faire descendre les marines s’il s’amusait à ne pas arrêter les barbus en Djellaba qui brûlaient son ambassade.
Ne vous inquiétez pas Madame, je m’en charge. Bonté divine mais où êtes vous ? Le Djebali sonnait aux abonnés absents pour finir par décrocher et lui dire mais où est le gouvernement ?, le Large ne répondait pas, occupé à suivre les péripéties de l’assaut qu’il attendait devant et qui finalement s’organisait par derrière. Ses amis, le Mejri, son imam conférencier de Msaken et même wejdi Ghenim qu’il quémandât ne lui étaient d’aucun secours, ni recoba d’ailleurs qui étaient trop occupés à diriger et canaliser les hurluberlus excités .
Seul l maréchal Ammar semblait disponible et daigna lui répondre : Hé ho, ne vous inquiétez pas Tartour, je termine les festivités de la khotba de ma fille et je suis à vous. Si un seul d’entre ces marines foule le sol tunisien, je déclare la guerre immédiatement aux USA. Illico presto – Hé ho au passage, donnez moi un ordre par écrit et signé. Sait-on jamais si j’occupais avec mes troupes les USA. Je vous crois capable de me blâmer pour agression caractérisée de pays étranger en violation des droits de l’homme et des droits des minorités indiennes.
Le tartour le rassurât, une seconde bouteille débouchât, aux GI’S son verre levât, la terrasse au pas militaire arpentât et criât Lan tamorrou, lan tamarrou , lan tamorrou. Sous le regard de sa secrétaire excitée qui sautillait de joie et applaudissait oubliant son ragout de Jelbana qui dans son bureau mijotât, mijotât puis brûlât.

Essoussi Kamel