Points de passage, développement industriel, usage de la terre : le gouvernement israélien a décidé de mettre en des mesures pour les Palestiniens, à la demande du président des Etats-Unis.
A la demande du président américain, Donald Trump, attendu le 22 mai en Israël, le gouvernement israélien a adopté le 21 mai une série de mesures destinées à faciliter la vie des Palestiniens et favoriser leur économie, selon un responsable israélien cité par l’AFP.
«C’est un geste pour la visite du président [Donald] Trump, qui ne nuit pas aux intérêts d’Israël», a par ailleurs déclaré une source diplomatique israélienne, citée par Reuters. Selon cette source, «[ces] mesures sont toutes liées à la sphère économique et civile. Il n’y a pas de mesures de sécurité ou de diminution de la sécurité».
L’administration Trump, qui cherche les moyens de relancer l’effort de paix moribond entre Israéliens et Palestiniens, réclame de part et d’autre des mesures qui aideraient à restaurer un climat de confiance favorable à une reprise de négociations.
Le responsable israélien a déclaré sous le couvert d’anonymat que le gouvernement israélien allongerait graduellement les heures d’ouverture du passage dit d’Allenby (ou pont du roi Hussein) pour, à terme, maintenir le passage ouvert 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. Ce passage est un point de transit important pour les Palestiniens entre la Cisjordanie et la Jordanie. Pour rappel, l’Etat hébreux, contrôle tous les accès à la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 50 ans.
Le gouvernement israélien a également approuvé l’expansion du point de passage entre la Cisjordanie et Israël proche de Tulkarem (nord de la Cisjordanie), ce qui pourrait améliorer le quotidien des dizaines de milliers de Palestiniens qui vont chaque jour travailler en territoire israélien.
Israël a par ailleurs adopté un projet de développement de zones industrielles en Cisjordanie, près de Jénine et de Tarkumiya, à l’ouest d’Hébron.
La délivrance de permis de construire en question
Sans fournir davantage de précisions, le responsable israélien a également déclaré que le gouvernement avait pris des dispositions touchant à l’usage de la terre.
Selon la presse israélienne, ces dispositions touchent un sujet extrêmement sensible au sein du gouvernement : la délivrance de permis aux Palestiniens pour construire en zone dite C, c’est-à-dire la zone sur laquelle Israël a un contrôle militaire et civil entier et qui représente environ 60% de la Cisjordanie. Aujourd’hui, l’obtention de tels permis dans la zone C est pour ainsi dire impossible pour les Palestiniens.
Deux des ministres du gouvernement israélien, Naftali Bennett et Ayelet Shaked, se sont opposés avec véhémence à cette mesure, a rapporté la presse israélienne.
Ces deux membres du gouvernement sont les ardents défenseurs des colonies, qui se trouvent en zone C. Ils sont opposés à la création d’un Etat palestinien indépendant et la délivrance de permis aux Palestiniens en zone C leur fait craindre pour l’avenir des colonies en cas de règlement du conflit.
Donald Trump réclame des mesures de confiance de la part des Palestiniens également. Il est très réceptif au discours du gouvernement israélien selon lequel l’Autorité palestinienne encourage la violence anti-israélienne et verse de l’argent aux auteurs d’attentats.
Trump arrive avec une lourde délégation
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche 21 mai qu’il discuterait des moyens de faire progresser la paix, avec le président américain Donald Trump lors de la première visite officielle de ce dernier en Israël la semaine prochaine.
« Je vais discuter avec le président Trump des moyens de renforcer encore plus la première et la plus forte alliance avec les États-Unis », a déclaré M. Netanyahu lors d’une réunion hebdomadaire du Cabinet à Jérusalem.
« Nous renforcerons les liens de sécurité, qui se renforcent tous les jours, et nous discuterons également des moyens d’avancer dans la paix », a-t-il ajouté.
M. Trump et une délégation de 900 personnes, y compris de hauts fonctionnaires, des dirigeants d’entreprises et le personnel de sécurité, arriveront lundi pour une visite de deux jours en Israël et en Cisjordanie palestinienne.
Le président américain rencontrera son homologue israélien Reuven Rivlin et M. Netanyahu lundi avant de se rendre à Bethléem pour rencontrer le président palestinien Mahmoud Abbas.
Les discussions devraient porter sur les efforts des États-Unis pour relancer les négociations de paix entre Israël et les Palestiniens, tombées dans l’impasse depuis longtemps. Le dernier cycle de pourparlers de paix est entré dans l’impasse en avril 2014, principalement en raison du refus d’Israël d’arrêter la construction dans les colonies de Cisjordanie.
Mardi, M. Trump devrait prononcer un discours au Musée d’Israël à Jérusalem pour terminer sa visite, avant de partir pour l’Eurpe.
M. Trump devrait demander à MM. Netanyahou et Abbas de prendre des mesures de confiance, a déclaré le journal israélien Ha’aretz.
Citant un officiel de la Maison Blanche, le quotidien a déclaré que M. Trump demanderait aux Israéliens de freiner l’expansion des colonies et aux Palestiniens d’arrêter le paiement des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes et d’arrêter l' »incitation » contre Israël.
Le premier voyage officiel de M. Trump à l’extérieur des États-Unis comprend une visite en Arabie Saoudite, où il a assisté à la signature d’un contrat de ventes d’armes de 350 milliards de dollars.