Un tribunal égyptien valide l’accord sur la cession des îles Sanafir et Tiran à Riyad

sanafir tiran egypte arabie saouditeUn tribunal égyptien a validé dimanche 2 avril un accord conclu entre l’Egypte et l’Arabie saoudite qui prévoit la cession par l’Egypte de deux îles de la mer Rouge à l’Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse nationale MENA.

Un tribunal des référés égyptien a estimé ce dimanche que le jugement de la haute cour administrative interdisant le transfert de deux îles ( Sanafir et de Tiran ) de la mer Rouge de l’Egypte à l’Arabie saoudite était invalide, ont annoncé des sources judiciaires.

Une haute cour administrative avait rejeté en janvier un projet gouvernemental de transfert des deux îles inhabitées à l’Arabie saoudite après l’annonce d’un accord de frontière maritime entre les deux pays en avril dernier.

L’accord prévoyait de transférer la souveraineté territoriale des deux îles au royaume saoudien bien que la plupart des Egyptiens estiment qu’elles appartiennent à leur pays.

Le tribunal des référés a annulé le jugement de la cour administrative dans cette affaire qui embarrasse les relations entre les deux pays qui faisaient l’objet d’un réchauffement après des mois de tension.

Ryad a fourni une aide financière à l’Egypte s’élevant à plusieurs dizaines de milliards de dollars au cours des dernières années.

Le jugement rendu en référé peut faire l’objet d’un appel et l’accord en ce domaine doit en dernier ressort être approuvé par le parlement égyptien.

L’avocat Khaled Ali, qui avait engagé la procédure devant la cour administrative, a estimé que le tribunal des référés avait outrepassé son domaine de compétence.

« Les décrets de la haute cour administrative sont définitifs et leur application ne peut pas être empêchée ou annulée sauf par un autre jugement d’une haute cour administrative », a-t-il expliqué.

Responsables saoudiens et égyptiens affirment que les îles appartiennent à l’Arabie saoudite et qu’elles se trouvaient seulement sous le contrôle de l’Egypte parce que Ryad avait demandé au Caire de les protéger en 1950.

Les avocats qui s’opposent au transfert soutiennent que la souveraineté de l’Egypte sur ces îles date de 1906 avant la création de l’Arabie saoudite.

Iles de la discorde

La société égyptienne suit depuis presqu’un an la procédure judiciaire examinant la délimitation de la frontière maritime entre son pays et l’Arabie saoudite. La justice égyptienne a apporté son soutien à la décision de transmettre à Riyad deux îles situées en mer Rouge.

Depuis presqu’un an déjà, la société égyptienne suit la procédure judiciaire portant sur la délimitation contestée de la frontière maritime entre les deux pays. La décision du gouvernement égyptien de céder les îles de Sanafir et de Tiran, situées en mer Rouge, à l’Arabie saoudite, a suscité de vifs débats au sein de la société égyptienne, qui se sont cristallisés au niveau des institutions du pays. En effet, les tribunaux de différentes instances sont en désaccord quant à la légalité de cet engagement.
En avril dernier, pendant la visite du roi saoudien Salmane, le Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi avait annoncé qu’il envisageait de transmettre à Riyad les îles de Sanafir et de Tiran.

Les deux îles sont situées au sud du golfe d’Aqaba. Dans les années 1950, l’Arabie saoudite avait placé ces îles sous administration égyptienne. Pendant les conflits de 1956 et de 1982, les îles étaient passées sous contrôle israélien, pour être ensuite rendues à l’Égypte. Ces îles revêtent une importance stratégique majeure en raison de leur position géographique.