Syrie : la rencontre d’Astana a réussi à atteindre l’objectif de consolider le cessez-le-feu

rencontre d'astana sur la syrieDans une déclaration conjointe publiée mardi 24 janvier, la Russie, la Turquie et l’Iran ont appelé les parties à trouver une solution politique à la crise actuelle en Syrie et annoncé l’établissement d’un mécanisme trilatéral pour veiller au maintien du cessez-le-feu dans ce pays du Moyen-Orient.

Le mécanisme trilatéral, sur lequel viennent de se mettre d’accord Moscou, Ankara et Téhéran, sera destiné à surveiller l’application du cessez-le-feu en Syrie, rapporte l’agence de presse officielle turque Anatolie.

Les trois parrains des pourparlers de paix vont mettre en place « un mécanisme pour surveiller et s’assurer de la complète mise en oeuvre du cessez-le-feu et éviter toute provocation » en Syrie, selon la déclaration finale adoptée après deux jours de discussions dans la capitale du Kazakhstan.

Les rebelles ont par ailleurs obtenu le soutien de Moscou, de Téhéran et d’Ankara pour leur participation aux prochains pourparlers de paix qui doivent se tenir à Genève le 8 février sous égide de l’ONU. « Il n’y a pas de solution militaire au conflit, qui ne peut être réglé qu’à travers un processus politique », indique le document signé par les trois pays

« La rencontre d’Astana a réussi à atteindre l’objectif de consolider le cessez-le-feu pour une période donnée, montrant le chemin vers un dialogue entre les Syriens », s’est toutefois félicité lors d’une conférence de presse le principal négociateur du régime, Bachar Jaafari.

« Il n’y avait qu’un objectif à Astana: consolider le cessez-le-feu et le régime », a-t-il ajouté.

Cette annonce semble confirmer une dépêche antérieure de l’agence de presse russe Tass. Celle-ci écrivait, dès lundi, sur la base d’un projet de communiqué que les trois pays garants allaient instituer un mécanisme de contrôle du cessez-le-feu mis en place en Syrie le 30 décembre et que les deux camps s’accusent mutuellement de violer.

Ce mécanisme pourrait ouvrir la voie à un règlement de paix qui interviendrait sous l’égide des Nations unies.

Les négociations reprennent dans la matinée du 24 janvier et les parties doivent signer une déclaration finale commune, dont on ignore pour l’heure le contenu. Le chef de la délégation russe Alexandre Lavrentiev a estimé qu’il ne serait pas décent de la commenter, le texte étant encore en train d’être élaboré.

A Astana, la première journée de négociations sur la Syrie était réussie, selon les estimations de M.Lavrentiev.

Si les délégations de l’opposition et du gouvernement syrien n’aient pas eu de pourparlers directs, elles «se sont regardées dans les yeux, entendu les déclarations qui leur étaient adressées et se sont abstenues de réagir de manière agressive», selon Alexandre Lavrentiev qui y voit là «un pas très positif».

Renforcer la cessation des hostilités

«Nous travaillons à une déclaration à même de renforcer la cessation des hostilités en cours», avait dit mardi matin à la presse Staffan de Mistura, émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie. «Ce n’est pas juste du papier, mais une cessation des hostilités qui sauve des vies. Nous ne sommes pas loin d’aboutir à une déclaration finale», ajoutait-il.

Une source gouvernementale syrienne a fait état de consultations mardi à Astana pour lever des obstacles dressés par la Turquie, qui, selon elle, cherchait à introduire des aspects sortant du cadre d’Astana.

Le projet de déclaration, tel qu’il avait été ébauché lundi, comportait un paragraphe proposant que les pays garants envisagent ou créent «un mécanisme trilatéral destiné à observer et garantir l’application totale du cessez-le-feu, à empêcher toute provocation et à déterminer toutes les modalités».