Le Covid-19 pourrait être transmis par le sperme

Une équipe de chercheurs chinois a constaté que le sperme de plusieurs personnes ayant contracté le Covid-19 était positif au virus, y compris chez des patients en rémission

Alors qu’il a déjà été découvert dans la salive, l’urine et les selles, le coronavirus a été détecté par des chercheurs chinois dans du sperme. Toutefois, les auteurs de l’étude ne se précipitent pas de tirer des conclusions hâtives.

Une équipe de chercheurs chinois a constaté que le sperme de plusieurs personnes ayant contracté le Covid-19 était positif au virus, y compris chez des patients en rémission, rapporte l’AFP, se référant à une étude publiée ce jeudi par la revue scientifique Journal of the American Medical Association.

L’étude a été réalisée par ces chercheurs de Pékin sur 38 hommes passés par l’hôpital de Shangqiu, dans la province du Henan.
Six de ces patients ont vu leur sperme testé positif, soit 16%, dont deux qui avaient passé la phase aiguë de la maladie et étaient considérés comme en rémission.

Les auteurs soulignent que la portée de l’étude est «limitée par la faible taille de l’échantillon» virus dans le sperme et les conditions de sa transmission.

Malgré le taux d’information croissante sur le Covid-19, de nombreuses questions subsistent. Si on sait que le virus se transmet par les voies respiratoires, en contact direct avec d’autres individus ou par le biais d’objets contaminés, certaines interrogations demeurent sur son mode de transmission.

Enquête chino-américaine 

Une nouvelle étude s’est par exemple penchée sur les risques de transmission du Covid-19 pendant les rapports sexuels, comme c’est le cas des virus Ebola et Zika. Des chercheurs de l’université de l’Utah (Etats-Unis) ont mené l’enquête, en collaboration avec une équipe de chercheurs en Chine.

Parue dans Fertility and Sterility ( cliquez ici pour lire en anglais ) , la recherche a porté sur 34 échantillons de sperme d’hommes chinois infectés au Covid-19. Des tests effectués en laboratoire n’ont pas révélé la présence du SARS-CoV-2 dans les semences analysées. Les scientifiques ont également mené des recherches afin de savoir si le virus pouvait se propager dans les cellules des testicules. Là encore, les risques se sont avérés très faibles.

Bien que le nombre de participants soit limité, cette étude est une première piste permettant de supposer que le nouveau coronavirus ne serait pas sexuellement transmissible, estiment les chercheurs. Une autre limite de l’étude repose également dans le fait qu’aucun des patients examinés n’a été gravement malade après avoir contracté le Covid-19.

« Il se pourrait qu’un homme gravement touché par le Covid-19 ait une charge virale plus élevée, ce qui pourrait entraîner une plus grande probabilité d’infecter le sperme. Nous n’avons tout simplement pas la réponse à cette question pour l’instant », reconnaît le scientifique James M. Hotaling, qui a participé à l’étude.

L’équipe de chercheurs attire toutefois l’attention sur le fait que les contacts intimes tels que les baisers peuvent contribuer à augmenter le risque de propagation de la maladie, du fait de la proximité physique qu’ils impliquent.

Le Covid-19 est connu pour se transmettre par des gouttelettes de secrétions projetées par la personne atteinte. Des traces du virus ont déjà été détectées dans la salive, l’urine et les selles.