Washington exige que la Turquie cesse sa provocation délibérée en mer Méditerranée

Les Etats-Unis ont estimé que la mission du navire d’exploration gazière Oruç Reis en méditerranée orientale était une «provocation délibérée». Washington appelle à l’ouverture de pourparlers entre la Turquie et la Grèce, deux membres de l’OTAN.

Les Etats-Unis ont exigé ce 13 octobre que la Turquie cesse sa «provocation délibérée» en mer Méditerranée où Ankara vient d’envoyer à nouveau un navire d’exploration gazière dans une zone contestée, au risque de raviver une crise avec la Grèce.

«Nous exigeons que la Turquie cesse cette provocation délibérée et entame immédiatement des pourparlers préliminaires avec la Grèce», a affirmé la porte-parole du département d’Etat, Morgan Ortagus, dans un communiqué. «La coercition, les menaces, l’intimidation et les manœuvres militaires ne vont pas résoudre les tensions en Méditerranée orientale», a-t-elle ajouté.

Selon Washington, qui «déplore» la décision de la Turquie, l’envoi de ce navire «complique délibérément la reprise de discussions préliminaires essentielles entre la Grèce et la Turquie», deux pays membres de l’OTAN.

Un déploiement qui sape les espoirs de désescalade

Athènes et Ankara connaissent depuis plusieurs mois de fortes tensions diplomatiques après l’envoi par la Turquie, du 10 août à la mi-septembre, d’un bateau d’exploration sismique, escorté de navires de guerre, pour procéder à des études au large d’îles grecques, dans une zone potentiellement riche en gaz naturel. La marine turque a indiqué le 12 octobre que le navire Oruç Reis reprendrait ses activités dans la région jusqu’au 22 octobre, déclenchant la colère de la Grèce qui a précisé qu’elle n’entamerait pas de discussions avec Ankara tant que la Turquie n’aurait pas retiré son navire.

Le nouveau déploiement de l’Oruç Reis sape les espoirs de désescalade qui étaient nés ces dernières semaines. Ce navire avait en effet regagné les côtes turques a la fin du mois de septembre, dans ce que beaucoup espéraient être un signe d’apaisement d’Ankara pour résoudre cette crise. Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait alors affirmé que ce retrait visait à laisser une chance à la diplomatie. Cependant, les dirigeants turcs avaient aussi déclaré que le navire allait simplement effectuer une maintenance prévue et qu’il retournerait en Méditerranée orientale pour poursuivre son travail.