Des membres de l’ONG « Flottille de la liberté » accusent Israël d’avoir frappé un de leurs navires civils dans les eaux internationales, au large de Malte, dans la nuit du jeudi au vendredi 2 mai. Le bateau, baptisé Conscience, transportait de l’aide humanitaire à destination de la bande de Gaza. Selon un communiqué du gouvernement maltais, douze membres d’équipage et quatre passagers se trouvaient à bord. De son côté, l’ONG a déclaré qu’il y avait 30 militants sur le navire.
Dans un communiqué publié ce vendredi au matin, l’organisation affirme que l’attaque s’est produite à 00h23, heure locale. « Des drones armés ont attaqué l’avant d’un navire civil non armé à deux reprises, provoquant un incendie et une importante brèche dans la coque », dénonce la coalition, qui accuse directement Israël d’avoir mené cette frappe.
Aucune victime n’est à déplorer, mais le générateur aurait été touché, provoquant une coupure d’électricité. Le navire a immédiatement lancé un signal de détresse. L’Italie et Chypre ont envoyé des bâtiments de secours dans la zone. Selon le Centre de coordination des secours maritimes à Rome, un remorqueur était déjà sur place dans la matinée.
« Nos communications avec le navire ont été détruites lors de l’attaque, et nous ne sommes pas en mesure de le confirmer », précise le communiqué. En vertu du droit maritime international et des conventions maritimes, Malte est tenue d’agir et d’assurer la sécurité d’un navire civil en détresse à proximité.
Des militants de 21 pays à bord
À bord du Conscience, des militants de 21 nationalités participent à une mission destinée à « contester le blocus illégal et meurtrier de Gaza » et à livrer une aide humanitaire « vitale ». Israël, qui n’a pas réagi publiquement à ces accusations, bloque depuis le 2 mars tout passage d’aide vers Gaza. Plus de deux millions de personnes vivent aujourd’hui sans approvisionnement suffisant. Les ONG estiment que 600 camions d’aide par jour seraient nécessaires. Aucun n’a pu entrer depuis deux mois.
Les militants de la Flottille appellent désormais les gouvernements européens à convoquer les ambassadeurs israéliens et à demander des comptes pour ce qu’ils considèrent comme « une violation du droit international coutumier ».
L’attaque fait écho à un précédent dramatique : en 2010, un navire humanitaire turc, le Mavi Marmara, avait été pris d’assaut par les forces israéliennes. L’embarcation comprenait des centaines de militants pro-palestinien et 10 000 tonnes de matériel. Dix militants avaient été tués.