Ukraine : le barrage de Kakhovka partiellement détruit par un bombardement

Le barrage de Kakhovka a été régulièrement pilonné par Kiev cette année, malgré le fait que la Russie ait adressé une lettre au Conseil de sécurité de l’Onu demandant d’empêcher la destruction du site.

Le barrage hydroélectrique de Kakhovka, situé dans les zones russes de la région de Kherson, a été partiellement détruit dans la nuit du 5 au 6 juin.

Les forces ukrainiennes ont effectué de «multiples frappes» sur le barrage de Kakhovka dans la nuit du 5 au 6 juin, a déclaré sur Telegram le maire de la ville de Nova Kakhovka, Vladimir Leontiev, qui affirme que ces frappes ont détruit les robinets-vannes du barrage et provoqué un «rejet d’eau incontrôlable».

Le niveau d’eau à Novaya Kakhovka a atteint cinq mètres, les habitants d’environ 300 maisons sont évacués, a rapporté l’agence TASS. «Le barrage n’est pas détruit et c’est un bonheur immense», a-t-il toutefois assuré, rapportant que l’évacuation de la population n’était pas encore nécessaire.

Selon les services d’urgence, 11 des 28 travées de la centrale hydroélectrique de Kakhovskaya ont été détruites et 80 agglomérations pourraient se trouver dans la zone inondable. Selon l’interlocuteur de l’agence TASS, l’eau se dirige maintenant vers les îles Kazan et Pereslavsky.

Pour sa part, l’armée ukrainienne a accusé dans un communiqué la Russie d’avoir organisé une explosion sur le barrage. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a convoqué d’urgence son conseil de sécurité, a annoncé le chef de l’administration présidentielle ukrainienne, Andriy Yermak, sur Telegram, lequel dénonce un «crime de guerre».

La montée d’eau a été constatée dans plusieurs localités situées à proximité du barrage sans que la situation devienne critique, selon l’administration de la région russe de Kherson. «S’il le faut, nous sommes prêts à évacuer les habitants des villages riverains», a déclaré dans un communiqué sur Telegram le chef du gouvernement de la région de Kherson, Andreï Alekseïenko, soulignant toutefois que leur vie n’était pas menacée et appelant à «ne pas céder à la panique».

Le barrage de Kakhovka, pris dès le début de l’offensive russe en Ukraine, permet notamment d’alimenter en eau la péninsule de Crimée, annexée en 2014 par Moscou. Aménagé sur le fleuve Dniepr en 1956, pendant la période soviétique, l’ouvrage est construit en partie en béton et en terre. Il s’agit de l’une des plus grandes infrastructures de ce type en Ukraine.

La centrale nucléaire de Zaporojié n’est pas menacée

La direction de la centrale nucléaire de Zaporojié a affirmé que la destruction partielle d’un barrage dont l’eau sert à son refroidissement ne représente pas pour autant une menace pour l’installation.

« À l’heure actuelle, il n’y a pas de menace pour la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporojié. Cinq blocs sont arrêtés à froid, un autre est en arrêt à chaud. Le niveau de l’eau du bassin de refroidissement n’a pas changé », ont indiqué sur Telegram les autorités du site.

Régulièrement pilonné par Kiev

Le barrage de Kakhovka a été régulièrement pilonné par Kiev cette année, malgré le fait que la Russie ait adressé une lettre au Conseil de sécurité de l’Onu demandant d’empêcher la destruction du site.

En mars, le maire de la ville a annoncé que la centrale avait été sérieusement endommagée, mais était maintenue en fonctionnement.

Ce 6 juin, le Président du Conseil européen s’est dit choqué par l’attaque contre la centrale. Charles Michel en a accusé la Russie et a qualifié les faits de « crime de guerre ».