Entreprises publiques : n’y allons pas par 4 chemins

1/ Les participations de l’Etat dans les entreprises publiques, appartiennent à l’Etat (et donc indirectement aux citoyens tunisiens), et non à l’UGTT !
De quel droit et selon quelle logique l’Ugtt se permet-elle donc de décider du sort de ces entreprises ?
A ma connaissance, aucune « délégation de pouvoir » ne leur a été donnée par les citoyens.

2/ Si l’UGTT pense qu’elle peut redresser ces entreprises (notamment celles opérant dans les secteurs concurrentiels), qu’elles les rachète , qu’elle les gère elle même et qu’elle empoche les bénéfices qui seront générés.
(Même si l’Ugtt a été incapable de gérer convenablement sa compagnie d’assurance et son hotel )

Les contribuables ne sont plus prêts à se saigner encore pour renflouer tous les ans et indéfiniment les caisses de ces sociétés.
Ils préfèrent orienter leurs impôts à l’investissement et au service des générations futures !

3/ L’Ugtt trace les lignes rouges, décide des réformes qui passent et de celles qui ne passent pas, des mesures qui seront adoptées et de celles qui ne le seront pas, impose dans les faits le statuquo dans tous les secteurs sensibles et stratégiques (education, santé, administration , transport, logistique, énergie…), fixe l’évolution des principaux postes de dépenses du budget de l’Etat (masse des salaires en premier) et « suggère » même désormais les mesures de la loi des finances !

Par contre, le Gouvernement élu , qui ne décide pas de grand chose finalement, assume SEUL la responsabilité des déboires occasionnés par ….les choix et dictats de l’Ugtt !!!

Quelle hérésie !

4/ Si l’Ugtt veut gouverner , je lui réitère ma suggestion d’il y a déjà 4 ans : qu’elle constitue un parti politique , qu’elle participe aux élections , et si elle est élue , qu’elle ASSUME la responsabilité DE SA GOUVERNANCE.

Et je m’arrête là.
Combien de tunisiens et de politiques pensent la même chose et s’autocensurent pour je ne sais quelle raison ???
Le temps est venu pour que l’Ugtt, qui nous est chère, ….se remette en cause.
Il en va de l’avenir de notre pays.

Nafaa Ennaifer