Si Chokri Mamoghli n’est plus. Il fut mon Professeur à l’ISG. Il était l’élégance et la compétence. Son cours fut pour nous une source de culture et d’instruction majeures. Il était clair, convaincant et juste. Il imposait le respect. Il était aussi mon encadrant en Master. J’ai appris de lui la rigueur, la dissertation et l’art de communiquer. Il me recevait au ministère après ses journées marathons et il redevenait le Professeur soucieux de voir ses étudiants réussir en leur donnant le meilleur de lui même. Il savait tout sur plusieurs sujets : Finance, Économie, Économétrie …Patient et intelligent, il m’avait dirigé comme si j’étais la seule au monde. Il se comportait ainsi avec tous ses étudiants.
Plus tard, il était l’un des rapporteurs de ma thèse de Doctorat. Il avait fait le voyage à Lyon pour assister à ma soutenance et discuter avec les autres membres du jury son rapport de 12 pages constructives, ouvrant une nouvelle autoroute de recherche et proposant de nouveaux champs d’applications.
Le soir à table pour fêter ma thèse avec le jury, je l’ai tutoyé pour la première fois à sa demande. Tout le monde était subjugué par sa culture, sa modestie et son sens aigu de l »humour.
Sur les réseaux sociaux ou dans la presse écrite, il avait le verbe juste, l’analyse profonde et le détachement nécessaire pour s’exprimer avec brio et conviction sur des sujets aussi bien financiers ou politique.
Aujourd’hui, comme plusieurs de ses étudiants, je me sens orpheline de ce monument du savoir. Plus qu’un Professeur, notre pays a perdu un authentique patriote et un vrai militant pour la liberté et la démocratie.
Adieu Monsieur le Professeur! Repose en paix.
Sincères condoléances à toute sa familles et à tous ses amis et tous ses élèves.
Hanen B Salah