Ezzeddine Saïdane
Le taux de croissance économique (provisoire) tel qu’annoncé par l’INS (Institut National de la Statistique) est de 2,1% en g.a. (glissement annuel).
2,1% en g.a. veut dire que la croissance enregistrée entre le début du deuxième trimestre 2016 et la fin du premier trimestre 2017 (donc sur une période de 12 mois) a été de 2,1%. Il ne s’agit donc pas (comme on veut bien le faire croire) de la croissance enregistrée sur le premier trimestre 2017.
La croissance enregistrée sur le premier trimestre 2017 (par rapport à la situation à fin 2016) a été de 0,9%. Et cette croissance enregistrée sur le premier trimestre ne permet pas (comme on veut bien le faire croire) de créer 15.000 emplois !!!
Cependant cette croissance, de 2,1% ou de 0,9%, est un petit signe encourageant auquel il faut s’accrocher et oeuvrer pour faire mieux dans les semaines et les mois qui viennent. J’ai dit qu’il s’agit d’un petit signe encourageant car pour la première fois depuis 2011 cette croissance ne provient pas du secteur des services non marchands, c.à.d. l’administration.
Cette croissance demeure fragile puisque le secteur des industries manufacturières enregistre une croissance négative de 1,1%. La croissance provient donc de l’agriculture, du tourisme et des phosphates. En ce qui concerne les phosphates, il est vrai que la production augmente, mais les stocks augmentent aussi à cause des difficultés d’écoulement de cette production. La Tunisie a en effet perdu une part de ses marchés et de ses clients. Il faut signaler que dans le secteur des phosphates la productivité baisse sensiblement, et semble-t-il durablement.
IL FAUT DONC S’ACCROCHER, L’ESPOIR RESTE PERMIS
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NON LE DÉFICIT DE LA BALANCE COMMERCIALE N’A PAS BAISSÉ
Le déficit de la balance commerciale à fin avril reste effrayant. Il atteint 5,170 milliards de Dinars. Il s’aggrave de 30 % par rapport au déficit enregistrée sur la période des quatre premiers mois de 2016. Ce niveau de déficit n’est pas soutenable. Il affaiblit sensiblement la monnaie nationale, et il ouvre la porte à un endettement extérieur excessif.
C’est le déficit relatif au seul mois d’avril qui baisse de 19% (par rapport au même mois de l’année . Mais attention, il faut analyser ces chiffres soigneusement avant de se jeter sur des conclusions, souvent fausses!!!
Par exemple annoncer que les exportations ont augmenté de 10% en avril 2017 par rapport à avril 2016 est simplement faux. Oui faux. En effet la dépréciation du Dinar pendant cette année (avril 2016 à avril 2017) est à elle seul supérieure à 15%. Les exportations en avril 2017 (par rapport à avril 2016) ont donc baissé d’environ 5%. Elles n’ont pas augmenté!!!
NE FAISONS PAS DIRE AUX CHIFFRES N’IMPORTE QUOI. DIRE LA VÉRITÉ EST DE LOIN LA MEILLEURE STRATÉGIE.
Ezzeddine Saidane.