Dépecer l’Etat qui est déjà sous perfusion risque de lui faire perdre le peu d’autorité qui lui reste.

Les kiosques à tabac érigés de façon sauvage sur la voie publique sont une véritable plaie dans ce pays. En juin 2019, l’agression de la maire-adjointe de la municipalité de l’Ariana, Nihel Ben Amar, a suscité une vague d’indignation parmi les habitants des quartiers environnant Cité Jamil-El Menzah VI. L’agression a eu lieu alors qu’elle constatait une infraction commise par les propriétaires du kiosque à tabac situé à l’entrée du Monoprix d’El Menzah VI ( photo ci-dessus ) . Madame Ben Amar n’a fait qu’essayer d’interrompre un acte qui offrait tous les caractères d’une violation pure et simple de la loi.

J’avais mené ma petite enquête avant de relater brièvement les faits en question dans un article paru dans TunisieFocus . Bénéficiant de la complicité de la police municipale et du soutien de leur frère, qui était alors député à l’Arp (Hassan Aamri, Nidaa Tounès), les proprios-voyous du kiosque à tabac d’El Menzah VI sont parvenus à leurs fins au grand dam des habitants d’El Menzah et sous le regard impuissant du maire de l’Ariana (Fadhel Moussa) et de son adjointe (Nihel Ben Amar).

Les propriétaires des kiosques à tabac qui exploitent illégalement la voie publique se livrent, en toute impunité, à cette pratique immonde depuis une dizaine d’années. D’habitude, les autorités font preuve d’un laxisme alarmant, voire complice, en laissant ces kiosques hideux germer et pulluler comme des champignons. Cela a complètement défiguré le paysage urbain.

Donc, de grâce, ne soyons pas trop sévères avec les autorités qui ont été chargées de détruire le kiosque illégal à Kasserine. L’entreprise s’est achevée par une tragédie, certes, mais il faut comprendre que, pour parvenir à juguler ce fléau, il faut se montrer ferme et intransigeant. Car, que vous le vouliez ou non, ériger illégalement un kiosque à tabac sur la voie publique relève tout bonnement du « t’bourib ».

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Depuis ce matin, les baveux de l’audiovisuel chantent pouilles aux autorités et leur font grief de ne pas avoir fait évacuer le kiosque illégal avant de procéder à sa destruction. Ces imbéciles doivent savoir que la démolition des travaux illégalement élevés sur la voie publique, notamment les kiosques à tabac érigés sans autorisation, s’effectue toujours avec la peur au ventre.

Journaleux et politicards regrettent que les constructions illégales ne soient pas démontées pièce par pièce, alors que les agents chargés de la destruction ont à chaque fois l’impression de mener une « opération-éclair » : démolir la construction illégale avant l’apparition des premiers rayons du soleil et foutre le camp dare-dare afin de ne pas se faire lyncher par une populace en furie.

Contrairement à ce que prétendent ceux qui se laissent facilement submerger par leurs émotions, l’Etat ne s’est pas montré oppressif à Sbeïtla. Bien au contraire ! Ce qui s’est passé dans cette ville dénote l’impuissance de l’Etat qui, depuis quelques années, est condamné à faire appliquer la loi en catimini.
Vous me direz que la loi doit s’appliquer rigoureusement à la vue de la première infraction et ne pas attendre que la situation pourrisse, qu’elle doit s’imposer à tous, sans distinction, et vaincre les résistances que les besoins et la cupidité ont tendance à lui opposer… Bien sûr que oui, mais ceci est une autre paire de manches.

D’ici là, continuez à dépecer l’Etat qui est déjà sous perfusion et en déliquescence, vous risquer de lui faire perdre le peu d’autorité qui lui reste. BANDE DE CONS !

Pierrot LeFou