L’Union Européenne crée une entité pour contourner les sanctions américaines contre l’Iran

L’Union Européenne ( UE )va créer une entité pour continuer à commercer avec l’Iran .L’UE espère ainsi échapper aux sanctions américaines, notamment concernant le pétrole.

Les Européens vont créer une entité spécifique pour pouvoir continuer à commercer avec l’Iran, notamment pour l’achat de pétrole, et échapper ainsi aux sanctions américaines, a annoncé lundi soir à l’ONU la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne.

“Les trois plus importants pays membres de l’Union européenne se sont mis d’accord avec la Russie et la Chine pour mettre sur pied un système spécial de paiement afin de faciliter le commerce avec l’Iran”, annonce le Financial Times. L’objectif : sauver l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, dont les États-Unis se sont retirés en mai.

Lors d’une réunion organisée le 24 septembre à New York, à la veille de l’Assemblée générale de l’ONU, les ministres des Affaires étrangères des six pays encore signataires de cet accord (Allemagne, France, Grande-Bretagne, Chine, Russie et Iran) se sont engagés à “assister et rassurer les agents économiques menant des affaires avec l’Iran de manière légitime”, y compris dans le secteur pétrolier, précise le quotidien britannique.

« Concrètement, les États membres de l’Union européenne vont instaurer une entité légale pour faciliter les transactions financières légitimes avec l’Iran », a déclaré Federica Mogherini à l’issue d’une réunion consacrée à la sauvegarde de l’accord nucléaire iranien de 2015 après la sortie fracassante des États-Unis de ce texte en mai.

Le nouvel outil financier – présenté comme une “entité ad hoc” – “permettra aux entreprises européennes de commercer avec l’Iran conformément au droit européen et pourrait être ouvert à d’autres partenaires dans le monde”, a déclaré la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

Le fonctionnement de ce dispositif, qui sera défini dans les semaines qui viennent par des équipes de spécialistes, pourrait être fondé sur une sorte de bourse d’échanges

« Cela permettra aux compagnies européennes de continuer à commercer avec l’Iran conformément au droit européen et pourrait être ouvert à d’autres partenaires dans le monde », a-t-elle ajouté dans une déclaration lue conjointement avec le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

Les représentants des six pays signataires encore membres de l’accord – France, Grande-Bretagne, Chine, Russie, Allemagne et Iran – étaient présents à cette réunion, organisée en marge de l’Assemblée générale annuelle des Nations unies.

Troc

Selon des sources européennes, ce « véhicule dédié » (Special purpose vehicle – SPV) pourrait agir comme une bourse d’échanges ou un système de troc sophistiqué permettant aux entreprises concernées d’échapper aux sanctions américaines.

Le président américain Donald Trump s’est retiré en mai de l’accord international sur le nucléaire iranien, censé empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique et le sortir parallèlement de son isolement économique grâce à une levée des sanctions qui l’étranglaient.

Washington a rétabli depuis une série de lourdes sanctions visant aussi les entreprises ou pays étrangers qui continueraient de faire affaire avec Téhéran. Sous la menace, nombre de grands groupes (Total, Daimler.) très engagés aux États-Unis ont depuis cessé toute activité avec l’Iran par crainte de représailles américaines.