Le Chef de l’état est bien décidé à en découdre avec la centrale syndicale.
Avant même que le SG de l’UGTT ne lui présente son « initiative » , un plan donc de sortie de crise , Kaïs Saïed désigne à la tête du méga ministère de l’éducation un farouche opposant à l’actuel bureau dirigé par Tabboubi.
Une façon de donner un coup de pied dans le tibia d’un Tabboubi acculé au mur .
Puis , le président de déclarer que l’UGTT aurait « des visées politiques que tout monde connait » . Ainsi , l’initiative de l’UGTT est à classer dans les rébus car sans dialogue avec le Chef de l’état , l’UGTT ne pourra rien faire . KS le sait et il ne semble pas très inquiété par la possibilité que Tabboubi aille chercher ailleurs. Notons qu’il a été l’un des premiers à acclamer le « changement » du 25 Juillet 2021 .
Libéré du poids de ce procès en nullité par un jugement de non-lieu , mais assiégé en même temps par les bases ouvrières qui ont subi de plein fouet les effets de l’inflation et la dégradation ahurissante de leur pouvoir d’achat, Tabboubi se retrouve donc face à un dilemme : Relever le défi et engager un bras de fer avec KS au risque de se voir récupéré par les partis de l’opposition qui se tiennent à l’affût pour sauter sur la première occasion afin de fragiliser le président, ou bien pactiser avec ce dernier avec le risque d’un soulèvement incontrôlé des ouvriers et des fonctionnaires.
Tout indique que l’UGTT est prise dans la tourmente, sans oublier que KS joue gros lui aussi . À force de vouloir mener seul la barque , il recevra bien évidemment en plein visage les effets d’un embrasement général que nul ne peut prédire et nul ne peut empêcher.
C’est une partie de poker à l’issue incertaine qui est engagée entre le Chef de l’état et la redoutable centrale syndicale.
Qui en sortira gagnant ?? Nul ne peut le dire , mais il y a d’ores et déjà un perdant : Le peuple Tunisien.
Ben Ahmed Sobhi