L’ONU alerte : « 100% de la population de Gaza est menacée de famine »

« Gaza est l’endroit le plus affamé au monde », où « 100% de la population est menacée de famine », a affirmé ce vendredi un porte-parole du bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Un porte-parole des affaires humanitaires des Nations unies a expliqué en détail ce vendredi 30 mai les difficultés d’acheminement de l’aide humanitaire dans l’enclave palestinienne, qu’Israël ne laisse rentrer qu’au compte-goutte.

« C’est la seule zone délimitée, un pays ou un territoire défini à l’intérieur d’un pays, où la totalité de la population est menacée de famine. 100% de la population est menacée de famine », a déclaré Jens Laerke, lors du point de presse régulier de l’ONU à Genève. Le 12 mai, un rapport IPC (Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire) estimait que le territoire était confronté à un « risque critique de famine ».

L’ambassadeur d’Israël auprès de l’ONU à Genève, Daniel Meron, a accusé les agences de l’ONU « de trier les faits pour peindre une réalité alternative et diaboliser Israël » sur le réseau social X. « L’ONU nourrit le Hamas, nous nous nous assurons que l’aide atteigne ceux qui en ont besoin », a-t-il ajouté.

Le porte-parole d’OCHA a expliqué en détail les difficultés que rencontre l’ONU pour acheminer dans le territoire palestinien l’aide humanitaire qu’Israël ne laisse rentrer qu’au compte-gouttes, après un blocus total long de plus de deux mois instauré à la reprise de son offensive militaire en mars.

Selon le porte-parole, 900 camions d’aide humanitaire ont été autorisés par Israël depuis la levée partielle du blocus, mais pour l’instant seuls les chargements de 600 camions sont accessibles de Gaza, et un nombre encore moindre a pu être acheminé dans le territoire, en raison des bombardements, de l’insécurité, de la congestion des rares routes sur lesquelles l’armée israélienne autorise le passage.

« L’une des opérations d’aide humanitaire les plus entravées de l’histoire récente »

Ce nombre limité de camions « c’est une distribution de nourriture au compte-gouttes, dans un carcan opérationnel, qui en fait l’une des opérations d’aide humanitaire les plus entravées, non seulement aujourd’hui dans le monde, mais aussi dans l’histoire récente », a dénoncé le porte-parole. Et une fois que les chargements entrent à Gaza, ils sont très souvent pris immédiatement d’assaut par la population, a expliqué M. Laerke.

« C’est une réaction de survie, une simple question de survie. Une action de personnes désespérées qui veulent nourrir leur famille et leurs enfants », dit le porte-parole. « D’ailleurs, l’aide qui se trouve dans ces camions a été financée par les donateurs pour être acheminée vers ces personnes, donc je ne les blâme pas », ajoute-t-il. Cette aide appartient déjà aux Gazaouis « mais elle n’est pas distribuée comme nous le souhaitons », à savoir « là où les gens vivent ».