Les gazaouis tentent de survivre en mageant « tout ce qui leur tombe sous la main »

Alors que les réserves de nourriture dans l’enclave palestinienne s’épuisent, certaines familles déclarent « manger tout ce qui leur tombe sous la main, même si c’est impropre à la consommation », a alerté mercredi l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).

Depuis le 2 mars, l’armée israélienne bloque toute livraison de nourriture, de carburant et de médicaments dans Gaza, dont les deux millions d’habitants se retrouvent pris en tenaille entre les bombes et la faim.

« L’accès à l’aide humanitaire doit être rétabli », a exhorté l’UNRWA dans un message sur le réseau social X.

Cet appel fait suite à l’alerte lancée, vendredi dernier, par le Programme alimentaire mondial (PAM), dont les réserves de nourriture dans la bande sont complètement épuisées, au point que l’agence onusienne a livré ces derniers stocks aux cuisines populaires, lesquelles devraient être entièrement à court de denrées dans les prochains jours.

Tenter de survivre

Les réserves alimentaires constituées pendant le cessez-le-feu rompu le mois dernier sont en grande partie épuisés, tandis que les prix de la nourriture sur les marchés ont grimpé de 1.400 %.

Selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), une telle situation augmente « chaque jour le risque de faim et de malnutrition » dans un contexte d’aggravation des conditions de santé publique, de surpopulation extrême et de hausse des températures.

La poursuite des raids israéliens depuis le 18 mars et le déplacements forcé de centaines de milliers de Gazaouis ont contraint de nombreuses familles à abandonner leurs réserves de nourriture et les stocks d’urgence constitués pendant la période de deux mois qu’a duré le cessez-le-feu.

Pour survivre, les habitants de Gaza mélangent des pâtes écrasées avec de la farine pour faire du pain, diminuent la fréquence des repas et réduisent les rations.

De la nourriture en attente

Parallèlement, les boulangeries soutenues par l’ONU ont fermé leurs portes et la plupart des gens ne peuvent pas cuisiner eux-mêmes, en raison de la pénurie de combustible pour la cuisson et de la flambée des prix de la farine de blé, selon le dernier rapport de l’OCHA sur la situation à Gaza.

Dans ces conditions, les populations ne peuvent compter que sur l’aide des travailleurs humanitaires. D’autant que les agriculteurs et les éleveurs ne sont pas en mesure d’accéder à leurs terres. En effet, 70 % de l’enclave a été désignée comme « zone interdite » ou est sous le coup des « ordres d’évacuation » de l’armée israélienne.

La situation est d’autant plus consternante que plus de 170.000 tonnes de nourriture stockée par l’ONU dans la région sont prêtes à être livrées dès que les restrictions imposées par les autorités israéliennes seront levées.

« Cette quantité est suffisante pour subvenir aux besoins de l’ensemble de la population, soit environ 2,1 millions de personnes, pendant trois à quatre mois », précise l’OCHA.

Source : ONU