Les Etats-Unis se retire du traité Ciel ouvert

L‘administration américaine a annoncé, jeudi 21 mai , son intention de retirer les Etats-Unis du traité Ciel ouvert.

Donald Trump a annoncé jeudi le retrait américain du traité « Ciel ouvert » qui permet de vérifier les mouvements militaires et les mesures de limitation des armements des pays signataires, tout en laissant la porte ouverte à une renégociation de l’accord.

« La Russie n’a pas respecté le traité », a déclaré le président américain. « Donc tant qu’ils ne le respecteront pas, nous nous retirerons », a-t-il ajouté, confirmant ainsi des informations du New York Times.

Ce retrait sera formellement appliqué dans six mois en accord avec les conditions de sortie du traité, selon les médias citant de hauts responsables de l’administration.

Le traité, qui est entré en vigueur en 2002, permet à ses signataires de survoler les territoires des pays membres avec des appareils de surveillance aérienne non armés dans le cadre de mesures de confiance.

Actuellement, 34 pays l’ont signé, dont la Russie, les Etats-Unis et plusieurs autres membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord. Le Kirghizistan l’a signé mais pas encore ratifié.

Cette démarche américaine est la dernière en date d’une série de retraits de traités internationaux majeurs par l’administration du président Donald Trump. Washington a abandonné l’année dernière le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire conclu avec Moscou.

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Trente-cinq États sont partie prenante au traité Ciel ouvert (Open Skies en anglais) signé en 1992 et dont l’entrée en vigueur, en 2002, a concrétisé un projet proposé près d’un demi-siècle plus tôt par le président américain Dwight Eisenhower dans l’idée de favoriser la confiance entre les pays en autorisant des vols d’observation mutuelle non armés.

Déjà plusieurs retraits

Selon un porte-parole du Pentagone, Jonathan Hoffman, la Russie « viole continuellement et de façon flagrante ses obligations selon le traité ‘Open Skies’ et l’applique d’une façon qui menace les États-Unis, ainsi que nos alliés et partenaires ».

Dans un communiqué, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Robert O’Brien, a souligné que les États-Unis « ne resteraient pas signataires de traités internationaux qui sont violés par les autres parties et qui ne sont plus dans l’intérêt de l’Amérique ».

Il a cité les deux traités dont les États-Unis se sont retirés récemment : le traité sur le programme nucléaire iranien et le traité INF sur les missiles terrestres de moyenne portée.

« Garantir la sûreté du monde »

« Nous sommes prêts à négocier avec la Russie et la Chine sur un nouveau cadre de contrôle des armements qui aille au delà des structures du passé datant de la Guerre froide et qui permette de garantir la sûreté du monde », a conclu Robert O’Brien.

Après cette annonce, Moscou a réagi en dénonçant le « coup » porté à la sécurité européenne.

« Le retrait des États-Unis de ce traité signifie non seulement un coup porté au fondement de la sécurité européenne mais aussi aux instruments de la sécurité militaire existants et aux intérêts essentiels de sécurité des alliés mêmes des États-Unis », a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Grouchko, cité par les agences russes.

Plusieurs alliés des États-Unis au sein de l’Otan et d’autres encore comme l’Ukraine avaient pressé Washington de ne pas se retirer du traité. Les ambassadeur des pays membres de l’Otan ont été convoqués vendredi pour une réunion d’urgence.