Les Etats-Unis vont envoyer des systèmes de roquettes à moyenne portée en Ukraine dans le cadre d’un nouveau programme d’assistance de sécurité, ont déclaré mardi de hauts fonctionnaires de l’administration.
Un programme d’armement d’une valeur de 700 millions de dollars sera officiellement dévoilé mercredi, y compris le Himars (High Mobility Artillery Rocket System), qui devrait permettre à l’Ukraine de tirer avec davantage de précision sur des cibles dans sa partie orientale, ont-ils affirmé.
Selon ces responsables qui se sont exprimés sous couvert d’anonymat, les autorités ukrainiennes ont donné l’assurance que les Himars ne seront pas utilisés contre des cibles se trouvant sur le territoire russe.
Cette annonce est intervenue alors que des informations avaient indiqué que les Etats-Unis se préparaient à aider l’Ukraine en lui fournissant des systèmes avancés de roquettes à longue portée, dont Kiev a besoin dans sa lutte contre la Russie dans la région du Donbass.
Au lieu de tels systèmes de roquettes à longue portée, qui peuvent parcourir jusqu’à 300 km, les Etats-Unis ont décidé de faire parvenir à l’Ukraine ce qu’ils considèrent comme des roquettes à moyenne portée, qui peuvent parcourir environ 80 km, selon les responsables.
Mardi également, le président américain Joe Biden a écrit dans une tribune publiée dans le New York Times que son administration continuerait à « fournir aux Ukrainiens des systèmes de roquettes et des munitions plus avancés qui leur permettront de frapper avec davantage de précision des cibles clés sur le champ de bataille en Ukraine ».
Les Etats-Unis ne cherchent pas « une guerre » entre l’OTAN et la Russie, a souligné M. Biden.
Il a exclu lundi la possibilité d’envoyer à l’Ukraine « des systèmes de roquettes capables de pénétrer en Russie »
Interpol s’inquiète
Un grand nombre d’armes envoyées en Ukraine finiront par tomber entre les mains de criminels, s’est inquiété le patron d’Interpol. Les Occidentaux continuent d’envoyer du matériel de guerre à Kiev, dans le contexte de l’opération russe en Ukraine.
«La grande disponibilité d’armes pendant le conflit actuel entraînera la prolifération d’armes illicites dans la phase post-conflit», a déclaré ce 1er juin déclaré Jürgen Stock, directeur général d’Interpol (l’Organisation internationale de police criminelle). Il s’exprimait alors devant l’Association de la presse anglo-américaine à Paris, où il s’était rendu depuis Lyon, le siège d’Interpol.
«Les criminels sont déjà en train, en ce moment même, de se concentrer sur cela», a-t-il poursuivi, voyant dans l’Union européenne «une destination probable pour ces armes, car les prix de ces armes à feu sur le marché noir sont nettement plus élevés en Europe, notamment dans les pays scandinaves».
Une partie des nations occidentales ont expédié du matériel militaire aux autorités ukrainiennes, dans le contexte de l’opération russe lancée fin février, dénoncée par Kiev et ses alliés comme une guerre d’invasion. Moscou a mis en garde à de nombreuses reprises les Occidentaux contre toute immixtion dans le conflit en cours en Ukraine, pointant en particulier leurs livraisons d’armes à Kiev.