Le robot Perseverance va se poser sur Mars pour chercher des traces de vie

Le robot mobile doit se poser ce jeudi soir sur Mars dans le cratère Jezero où de l’eau aurait été présente il y a 3,5 milliards d’années.

Sept minutes après son entrée dans l’atmosphère martienne, le rover Perseverance sera posé sur le sol de la planète rouge. Sinon, il sera certainement perdu à tout jamais.

C’est dans la soirée du jeudi 18 février que le rover (robot roulant) Perseverance arrive sur Mars à 21 000 km/h. Pendant sept minutes sous haute tension, il va freiner avec son super parachute pour tenter d’atterrir en douceur sur le cratère Jezero. Une zone de 45 km de diamètre où de l’eau aurait été présente il y a 3,5 milliards d’années.

Quand la Nasa recevra le message que Perseverance est entré dans l’atmosphère martienne, jeudi 18 février, le destin du rover sera déjà scellé. En effet, le signal radio émis par Perseverance met exactement 11 minutes et 22 secondes à parcourir à la vitesse de la lumière les 205 millions de kilomètres qui séparent la Terre de Mars. L’arrivée du robot mobile a donc été totalement automatisée par les ingénieurs de la Nasa.

Sept minutes avant l’atterrissage

Depuis son lancement le 30 juillet 2020, Perseverance a parcouru 471 millions de kilomètres, à une vitesse de croisière d’environ 85 000 km/h. Au moment où il entre dans l’atmosphère martienne, il ne lui reste plus qu’une cinquantaine de kilomètres de descente pour rejoindre son terrain d’exploration.

Mais ces sept minutes de vol sont les plus périlleuses de son long voyage. À cet instant, la vitesse de la capsule transportant Perseverance est encore d’environ 20 000 km/h. Plus la capsule s’enfonce dans l’atmosphère martienne, plus la température de sa carlingue monte, à plus de 1 300°C. Protégé par son bouclier thermique, cette friction avec l’atmosphère de la planère rouge ralentit énormément la capsule.

Les scientifiques espèrent trouver dans le cratère des traces fossiles d’une forme de vie. Sylvestre Maurice est le responsable scientifique de Supercam, l’un des principaux instruments du robot roulant : « C’est un instrument d’étude du sol, de la roche et de l’atmosphère de Mars. De quoi est faite la planète ? Quels sont les éléments ? On va le savoir avec un laser. Comment les atomes sont associés entre eux ? On utilise encore un laser. On a aussi un imageur et un microphone, c’est le premier micro scientifique sur Mars. »

Des empreintes laissées par l’eau

Dans le cratère Jezero, le rover va analyser les traces potentielles d’eau et donc de vie. William Rapin est spécialiste de l’altération, c’est-à-dire de traces de vie sous forme fossile : « Ce sont des fossiles de l’évolution de l’environnement martien, qui contenait beaucoup d’eau liquide à cette époque et dont on connaît très peu de choses. Cette eau a existé par justement ces traces physiques : ces vallées que l’on voit depuis l’orbite, et également les minéraux qu’elle laisse. L’eau a vraiment laissé ses deux empreintes. »

« L’eau a subsisté suffisamment longtemps sur Mars pour former tout un tas d’espèces minérales et chimiques. Il y a plein de choses qui nous ont fascinés et quand on a découvert ces argiles, dedans on a découvert de la matière organique… » William Rapin à franceinfo

Une mission habitée sur Mars n’est pas prête d’être envoyée, car il y a deux écueils principaux selon Jean Blouva responsable des vols habités au Cnes de Toulouse : « La durée, et la distance. On va être beaucoup plus isolés de la Terre et éventuellement, les gens auront besoin d’une autonomie beaucoup plus complète pour pouvoir affronter ce voyage qui peut durer deux ou trois ans. » Le rover Perseverance, comme le Petit Poucet, va laisser des tubes d’échantillons du sol martien, qui seront ramassées et rapportées sur Terre entre 2028 et 2031.

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