Confronté à un double choc de la demande et de l’offre, le prix du pétrole plonge encore. La barre des 20 dollars le baril est franchie. Et la chute n’est sans doute pas finie.
Depuis le début de l’année, les cours du pétrole ont perdu les deux tiers de leur valeur. Hier lundi 30 mars, à New York, le baril de référence WTI atteignait 20,09 dollars, le cours le plus bas depuis 2002. Jusqu’où s’arrêtera la chute ? Certains experts évoquent maintenant la possibilité d’un baril à 10 dollars, ce qui serait une première depuis la crise asiatique de 1998. Les marchés pétroliers traversent une crise inédite qui combine à la fois un choc de la demande et un choc de l’offre. Le premier est bien sûr la conséquence du Covid-19. Avec la moitié de la population mondiale confinée, l’économie est à terre, les avions cloués au sol. Cette année, le monde va consommer moins de pétrole. Une première depuis 2009.
Dans le même temps, l’or noir est confronté à un choc de l’offre, à la suite de l’échec de la réunion entre les pays de l’Opep et la Russie le 6 mars dernier. Depuis fin 2016, la politique de Moscou était alignée sur celle de l’Arabie saoudite. Pour soutenir les cours, les deux pays avaient accepté de diminuer leur production. Quand fin février, le prix du baril plonge suite à la crise du coronavirus et au ralentissement de l’économie chinoise, le royaume wahabite est déterminé à poursuivre sur la même voie.
Réunion de l’Opep+ prévue lundi
Une réunion de l’Opep+ se tiendra lundi prochain pour discuter d’une réduction de la production à hauteur de 10 millions de barils par jour.
L’Opep et ses alliés vont se réunir lundi par vidéoconférence pour tenter de trouver une réponse à l’effondrement des cours du pétrole lié au coronavirus, a affirmé vendredi à l’AFP une source proche de l’organisation basée à Vienne.
L’Arabie saoudite, principal producteur du cartel, avait appelé jeudi « à la demande des États-Unis » à une réunion « urgente » de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et d’autres pays, dont la Russie pour parvenir à un « accord équitable qui rétablira l’équilibre des marchés pétroliers », selon l’agence de presse officielle saoudienne SPA.
« L’Azerbaïdjan a été invité à une réunion des ministres de l’Opep et des pays non membres par vidéoconférence le 6 avril afin de stabiliser le marché pétrolier », a par ailleurs indiqué dans un communiqué le ministère de l’Énergie de ce pays du Caucase.
Selon Bakou, cette réunion se tiendra « à l’invitation de l’Arabie saoudite après les pourparlers avec le président américain Donald Trump ». Elle visera à discuter de l’adoption d’une « nouvelle déclaration de coopération », selon la même source.
10 millions de barils par jour en moins ?
Une source russe citée par l’agence publique Ria Novosti a également évoqué la date du 6 avril, ajoutant que la réunion viserait une sortie de crise
Selon une autre source russe citée par l’agence TASS, le régulateur américain a été invité à prendre part à la réunion.
Le président Trump a évoqué jeudi un possible accord entre l’Arabie saoudite et la Russie, engagés dans une guerre des prix du pétrole, sur une baisse de dix millions de barils.
La Russie – deuxième producteur mondial mais non membre de l’Opep – a refusé le mois dernier une réduction de la production mondiale de brut afin de compenser une baisse de la demande provoquée par la pandémie due au nouveau coronavirus.
Avec agences