Le mafieux Belhassen Trabelsi arrêté et mis en examen en France

Tunis demande à Paris l’extradition de Belhassen Trabelsi, beau-frère « quasi-mafieux » de l’ex-président Zine el Abidine Ben Ali, à la suite de son arrestation dans le sud de la France après des années de cavale, a indiqué le 17 mars 2019 le ministère tunisien de la Justice. Pour l’instant, les autorités françaises n’ont pas réagi. Reste à savoir s’il sera effectivement extradé.

Belhassen Trabelsi, frère de Leila Ben Ali, a été « mis en examen pour faux aggravé et blanchiment en bande organisé » à Marseille, a-t-on appris lundi de source judiciaire.

Le frère de l’ex-Première dame Leila Trabelsi, en cavale depuis 2016 après avoir quitté le Canada où il s’était réfugié après la révolution tunisienne de janvier 2011, avait été arrêté la semaine dernière dans le cadre d’une enquête menée par la juridiction inter-régionale spécialisée de Marseille, puis placé en détention à la prison marseillaise des Baumettes, selon une source proche de l’enquête en France.

La demande tunisienne d’extradition peut-elle aboutir ?

Selon Jeune Afrique, la demande d’extradition aurait « peu de chances » d’aboutir. En tout état de cause, explique un avocat tunisien cité par l’hebdomadaire, « les procédures seront longues puisqu’il faut d’abord que Belhassen Trabelsi réponde devant les tribunaux français des faits qui lui sont reprochés » dans l’Hexagone. « Il ne sera extradable qu’une fois ce dossier définitivement classé. »

Pour le site Le Courrier de l’Atlas, « dans les faits, une extradition s’avère compliquée, avec très peu de chances d’aboutir ». Motif: La « France extrade très rarement des suspects vers le Maghreb. (…) Il resterait en outre toutes sortes de recours devant la Cour européenne des droits de l’homme, potentiellement longs de plusieurs années de procédure, et où la défense de l’intéressé peut invoquer la question complexe mais néanmoins défendable du risque du procès inéquitable » dans un pays jugé instable.