Les prévisions de croissance mondiale pour 2023 se sont encore assombries, avec un risque de plus en plus élevé de voir la croissance passer sous les 2%, a estimé jeudi la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva.
La directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a déclaré jeudi que la probabilité que la croissance mondiale passe sous la barre des 2 % l’année prochaine augmentait en raison des effets persistants de la guerre en Ukraine et des ralentissements simultanés en Europe, en Chine et aux États-Unis.
Mme Georgieva a déclaré à la conférence Reuters NEXT qu’elle était particulièrement préoccupée par le ralentissement de la Chine, car la deuxième économie mondiale a été un puissant moteur de la croissance mondiale.
Le FMI mettra à jour ses perspectives économiques en janvier et le tableau « s’est assombri récemment sur la base de ce que nous voyons dans le sentiment des consommateurs, dans le sentiment des investisseurs », a-t-elle déclaré.
Lors de la publication de son rapport sur les prévisions économiques mondiales (WEO), le Fonds monétaire international (FMI) avait anticipé une croissance de 2,7% pour 2023, en soulignant qu’il existait 25% de chance de la voir passer sous la barre des 2%.
« Lorsque l’on regarde les récents indicateurs, nous nous inquiétons de voir cette probabilité augmenter, du fait du ralentissement simultané aux États-Unis, en Europe et en Chine », a déclaré Mme Georgieva lors d’une intervention en ligne dans le cadre du forum Reuters Next.
Le Fonds doit mettre à jour en janvier ses prévisions pour 2023, mais la situation économique « s’est récemment assombrie, sur la base de ce que nous voyons tant concernant le sentiment des consommateur que des investisseurs », a ajouté la patronne du FMI.
Une première depuis 2009
Une croissance mondiale inférieure à 2% serait une première depuis 2009 (-1,3%), si l’on excepte les conséquences de la pandémie en 2020, année où le PIB mondial a reculé de 3,3%.
Or le contexte mondial n’est toujours pas positif, a rappelé Mme Georgieva, notamment du fait de l’impact de la guerre en Ukraine sur l’économie européenne, mais également des effets de la politique « zéro Covid » de la Chine.
« Nous envisageons cette année une croissance chinoise à 3,2%, soit équivalente à la croissance mondiale. Ce n’est jamais arrivé au cours des 40 dernières années de voir la Chine au même niveau que la croissance mondiale. Jusqu’ici, 35% à 40% de la croissance mondiale dépendait de la croissance chinoise, mais ce n’est pas le cas cette année, et ce ne sera pas le cas l’année prochaine », a insisté Kristalina Georgieva.
Mardi, la directrice générale du Fonds avait souligné que la croissance chinoise pourrait être revue à la baisse du fait des « restrictions anti-covid et (des) difficultés du secteur immobilier, frappé par une succession de faillites de promoteurs et de difficultés à achever les travaux. Le FMI avait estimé mercredi qu' »un réajustement graduel et sûr de la stratégie Covid était possible » en Chine, ce qui permettrait d’en limiter l’impact économique.
Avec agences