Lancement réussi pour le télescope spatial James Webb

Après trente ans de coopération internationale, le plus grand et le plus puissant télescope jamais envoyé dans l’espace a été lancé avec succès depuis Kourou ce samedi. Au total, le vol propulsé a duré vingt-sept minutes.

Le télescope spatial James Webb, attendu depuis trente ans par les astronomes du monde entier pour examiner l’univers avec des moyens inégalés, doit rejoindre ce samedi son poste d’observation, à 1,5 million de km de la Terre, grâce à une fusée Ariane 5. Après son décollage depuis le Centre spatial guyanais, le télescope devient l’instrument d’observation du cosmos le plus perfectionné jamais envoyé dans l’espace.

C’est après vingt-sept minutes de vol que le monde a compris que la phase propulsée s’était bien déroulée. Une réussite qui scelle un peu plus la coopération entre la Nasa et ses partenaires européens. «Une forte coopération est indispensable pour accomplir de grandes choses», ont souligné à Kourou les responsables de l’ESA (l’Agence spatiale européenne) et de la Nasa.

De grandes choses, avec notamment l’ambition d’éclairer plus avant l’humanité sur deux questions qui la taraudent. D’où venons-nous ? Sommes-nous seuls dans l’Univers ? Et apercevoir ainsi les lueurs de «l’aube cosmique», quand les premières galaxies ont commencé à éclairer l’Univers depuis le big-bang, il y a 13,8 milliards d’années.

Le télescope permettra de mieux comprendre la formation des étoiles et des galaxies, et observer les exoplanètes dont les astronomes découvrent toujours plus de spécimens, pour y identifier peut-être un jour d’autres Terres. Le James Webb va marcher dans les pas du télescope Hubble, qui a révolutionné l’observation de l’Univers : c’est grâce à lui que les scientifiques ont découvert l’existence d’un trou noir galactique au centre de toutes les galaxies, ou de vapeur d’eau autour d’exoplanètes. Il faudra cependant plusieurs semaines pour savoir si le nouveau télescope est prêt à fonctionner. Avec une entrée officielle en service prévue en juin.

« Bonne séparation Webb télescope, Go Webb »

Ce télescope infrarouge révolutionnaire d’un coût de 9 milliards de dollars (7,9 milliards d’euros) a été encapsulé dans une fusée Ariane 5 qui a décollé à 12 h 20 GMT (13 h 20 heure française), samedi.

Après le lancement, la fusée Ariane 5 a injecté avec succès le télescope spatial James Webb vers son orbite finale, a annoncé samedi le directeur des opérations de lancement au Centre spatial guyanais.

« Bonne séparation Webb télescope, Go Webb », a annoncé Jean-Luc Boyer depuis le bocal du centre de contrôle, à Kourou. L’étage supérieur de la fusée Ariane a relâché après 27 minutes de vol le télescope, qui mettra maintenant environ un mois pour rejoindre son poste d’observation à 1,5 million de km de la Terre.

Nommé en l’honneur d’un ancien administrateur de la Nasa, le télescope Webb est environ 100 fois plus sensible que son prédécesseur Hubble et devrait révolutionner la compréhension qu’ont les astronomes de l’univers en observant des parties du cosmos remontant à un million d’années après le « Big Bang ».

Il doit également permettre de rechercher des atmosphères susceptibles d’abriter la vie autour de dizaines d’exoplanètes découvertes depuis peu et d’observer de plus près Mars et Titan, une des lunes de Saturne.

Le télescope Webb est le fruit d’une collaboration internationale dirigée par la Nasa en partenariat avec les agences spatiales européenne et canadienne.