Le projet de loi autorisant le Fond qatari de développement à ouvrir chez nous une agence, bénéficiant avec ses propres créations futures, sous formes de sociétés anonymes, d’avantages fiscaux, sociaux, douaniers, de change, de justice, d’embauche d’étrangers, de liberté de mouvement vis à vis de l’Etat et de ses structures, est en opposition totale avec toutes les lois nationales dans les domaines précités, dont notamment le code des investissements et une atteinte flagrante à notre dignité et notre intégrité, nationales.
Dans une autre vie, au cours de laquelle j’ai eu l’honneur et le privilège de négocier au nom de mon pays et avec des collègues de ministères concernés, des dizaines d’accords bilatéraux ou multilatéraux financiers, bancaires, commerciaux et d’investissements, aucun d’eux n’a accordé autant d’avantages « non réciproques ». L’accord que l’ARP s’apprête à voter, est dit « déséquilibré », en faveur du partenaire qatari et porte en lui les germes de la vente quasi-gratuite de nos rares potentialités et risque de faire de notre pays un centre d’approvisionnement du Qatar à 90% désertique, en produits alimentaires et ce qui est plus grave, un repaire ou une base de la mafia financière internationale, avec tous les risques de méfiance de nos partenaires étrangers . Une fois signé, il sera difficile de sortir des contraintes de l’accord, car plus les Qataris s’engagent dans leur business illicite, plus leur désengagement sera financièrement difficile à supporter, par notre nation, au titre des indemnisations, vu les conditions favorables qui leur sont attribuées, dont en particulier le fait de porter tout différent devant les tribunaux Qataris ou internationaux et non tunisiens . Même les citoyens et opérateurs économiques tunisiens n’ont jamais bénéficié de tels avantages, qui défient toutes les dispositions des relations économiques internationale, connues.
Youssef Farhat