Joe Biden annonce que les États-Unis fourniront 31 chars Abrams à l’Ukraine

Quelques heures après l’annonce de l’envoi de 14 chars allemands Leopard par Berlin, le président américain Joe Biden a lui aussi confirmé l’envoi de chars en Ukraine, dans un point de presse mercredi midi, mettant ainsi fin à des semaines de tergiversation dans le camp des pays occidentaux.

Plus exactement, les États-Unis enverront un bataillon de 31 tanks Abrams de fabrication américaine, reconnus comme étant parmi les engins les plus avancés présentement déployés dans les zones de combats.

Avec ce nouveau convoi d’armes, le président américain souhaite aider l’Ukraine à défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale, a-t-il dit dans une brève allocution.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait multiplié ces dernières semaines les appels à ses alliés occidentaux pour qu’ils lui fournissent des chars modernes, qu’il juge nécessaires pour repousser les avancées des Russes sur le champ de bataille.

Jusqu’ici, l’Ukraine ne pouvait compter que sur des tanks de fabrication soviétique, vieux de plusieurs décennies.

Pas une provocation, assure Biden

Il ne s’agit pas d’une menace offensive contre la Russie. Il n’y a pas de menace offensive contre la Russie, a insisté Joe Biden lors de son annonce, tentant du même coup d’apaiser les craintes d’une nouvelle escalade des tensions entre l’Occident et Vladimir Poutine.

Mais M. Biden a tout de même tenu à envoyer un message à son homologue russe. [Vladimir Poutine] s’attendait à ce que la détermination de l’Europe et des États-Unis faiblisse. Il s’attendait à ce que notre soutien à l’Ukraine s’effrite avec le temps. Il avait tort, a-t-il lancé.

Le président Biden a indiqué s’être entretenu plus tôt mercredi avec les dirigeants allemand, français, italien et britannique pour poursuivre notre étroite coordination et notre soutien entier à l’Ukraine.

L’Allemagne a quant à elle annoncé mercredi matin qu’elle autorisait l’envoi de chars Leopard 2 en Ukraine et qu’elle allait elle-même en fournir 14.

Depuis, la Norvège a emboîté le pas, annonçant elle aussi l’envoi de ces tanks de fabrication allemande vers le théâtre de guerre ukrainien.

Ce sont les Britanniques qui avaient ouvert le bal le 14 janvier dernier, alors que Downing Street avait annoncé l’envoi de chars lourds Challenger 2.

De son côté, le président Zelensky n’a pas tardé à réagir à ces annonces, saluant une étape importante pour la victoire finale.

« Aujourd’hui, le monde libre est uni comme jamais auparavant avec un objectif commun : la libération de l’Ukraine. » Une citation de Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine

Une question de mois, pas de semaines

Il faudra toutefois un certain temps avant que les chenilles des chars Abrams ne foulent le sol ukrainien.

Ils devraient arriver sur le terrain dans plusieurs mois, et les États-Unis ont déjà prévenu que les troupes ukrainiennes auraient besoin d’une formation extensive pour apprendre à les piloter.

Le char Abrams est un équipement très compliqué. Il est cher, il requiert une formation difficile, il a un moteur d’avion à réaction. Je crois qu’il consomme 11 litres de kérosène au kilomètre. Ce n’est pas le système le plus facile à entretenir, a affirmé la semaine dernière le numéro trois du Pentagone, Colin Kahl.

C’est donc dire que les impacts de la fourniture de chars occidentaux à l’Ukraine ne seront pas immédiats.

De hauts responsables américains ont indiqué mercredi sous couvert de l’anonymat que les États-Unis allaient former, en dehors de l’Ukraine, les Ukrainiens au maniement du tank.

Ottawa tergiverse

Le gouvernement canadien n’a toujours pas indiqué s’il souhaitait emboîter le pas à ses alliés. Questionné encore une fois à ce sujet mercredi matin, le premier ministre Justin Trudeau a déclaré qu’il n’avait pas d’annonce à faire sur le sujet.

S’il faut en comprendre que la décision d’Ottawa à ce sujet n’est toujours pas arrêtée, M. Trudeau a tenu à rappeler que l’engagement du Canada envers l’Ukraine est indéfectible.

Le Canada a toujours été là pour appuyer l’Ukraine avec de l’aide humanitaire, avec de l’aide financière, mais aussi avec des armements de façon significative, a soutenu le premier ministre à son arrivée à la réunion du cabinet libéral, en prévision de la rentrée parlementaire lundi prochain.. On est là pour continuer à fournir de l’aide militaire à l’Ukraine, aux Ukrainiens, parce que l’on doit voir l’Ukraine gagner dans ce conflit que la Russie a instigué chez eux de façon illégale.

Les Forces armées canadiennes possèdent 112 chars Leopard 2, que lorgne tout particulièrement Volodymyr Zelensky. Toutefois, des spécialistes estiment qu’Ottawa ne pourrait en fournir qu’un petit nombre à l’Ukraine, si le Canada veut maintenir ses propres besoins en matière de formation et d’opérations.

Mais Justin Trudeau a laissé entendre qu’une décision serait imminente. Comme vous le savez très bien, le Canada cherche à faire tout ce qu’on peut pour aider l’Ukraine, et on espère en avoir plus à partager dans les prochains jours, a-t-il ajouté.