Grande Bretagne : Boris Johnson annonce la suspension du Parlement jusqu’au 14 octobre

Le Premier ministre britannique a annoncé ce mercredi que le Parlement serait suspendu jusqu’au 14 octobre, soit deux semaines avant la date prévue du Brexit. L’opposition dénonce un moyen d’éviter les débats.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé ce 28 août que les travaux du Parlement seraient suspendus la deuxième semaine de septembre et jusqu’au 14 octobre, soit deux semaines avant la date prévue du Brexit. Soulevant les critiques de l’opposition, cette décision a été justifiée par le Premier ministre, assurant que les élus «auront l’occasion de débattre du programme du gouvernement et de son approche du Brexit avant le Conseil européen [des 17 et 18 octobre] et pourront ensuite voter les 21 et 22 octobre, une fois son résultat connu».

«Si je réussis à conclure un accord avec l’UE, le Parlement pourra alors passer la loi pour la ratification de l’accord avant le 31 octobre», a-t-il ajouté, précisant que les semaines à venir étaient «vitales pour [les] négociations avec l’UE». Boris Johnson s’est montré optimiste sur un possible règlement rapide de la question. «En montrant unité et détermination, nous avons une chance de décrocher un nouvel accord qui puisse être adopté par le Parlement», a-t-il affirmé.

Cette information, qui laisse augurer d’un Brexit sans accord, a entraîné une chute de la livre sterling face au dollar de 0,6%.

La rentrée parlementaire étant prévue le 3 septembre, les députés ne siégeront que quelques jours avant la suspension jusqu’au 14 octobre. En raison des conférences annuelles des partis politiques, qui se tiennent traditionnellement au mois de septembre, le Parlement est régulièrement suspendu plusieurs semaines. Mais cette fois-ci, il le sera encore douze jours après la dernière conférence de parti, celle des Conservateurs.

L’opposition a dénoncé une décision «antidémocratique» de la part de Boris Johnson, qui a réaffirmé sur l’antenne de la chaîne Sky que les députés auraient «amplement le temps de discuter le Brexit avant et après le Conseil européen». Le Premier ministre britannique avait affirmé sa volonté, le 19 août dernier, de s’affranchir «immédiatement» des règles de l’UE en matière de libre-circulation dès que le Brexit serait effectif.

L’opposition s’unit pour empêcher un Brexit sans accord

Les partis d’opposition britanniques ont joint leurs efforts, mardi, pour tenter de faire front commun contre un Brexit brutal, envisagé par le Premier ministre Boris Johnson. De son côté, le pro-Brexit Nigel Farage milite pour un « no deal ».

La bataille contre le « no deal » est engagée à Londres. Les partis d’opposition britanniques se sont dits déterminés, mardi 27 août, à contrecarrer d’urgence un Brexit sans accord le 31 octobre. De son côté, le Parti du Brexit de Nigel Farage a menacé le Premier ministre, Boris Johnson, de torpillage électoral s’il ne rompait pas brutalement avec l’Union européenne (UE).

Les chefs de file des partis d’opposition ont eu une réunion « productive » destinée à bloquer un Brexit sans accord qui serait « désastreux », selon un communiqué du Labour, du Parti national écossais (SNP), des libéraux-démocrates, du Plaid Cymru (Pays de Galles), des Verts et du Groupe indépendant pour le changement. « Les participants se sont accordés sur l’urgence d’agir ensemble pour trouver des moyens pratiques d’éviter une absence d’accord, dont la possibilité de voter une loi et la défiance » contre le gouvernement.

Boris Johnson ne dispose que d’une majorité d’une voix au Parlement et n’a pas écarté la possibilité de suspendre l’assemblée pour empêcher les députés de bloquer un « no deal ». Pour marquer leur opposition à une telle suspension, des députés ont organisé une autre rencontre mardi au Parlement.