Face à la pandémie du Coronavirus, le FMI recommande d’augmenter les impôts des plus riches

Le Fonds monétaire international (FMI) a déclaré , mercredi 14 octobre , que le soutien fiscal en réponse à la pandémie de COVID-19 était très coûteux et que beaucoup de pays auraient besoin de faire plus avec des budgets de plus en plus réduits.

Selon le rapport du Fiscal Monitor d’octobre 2020 qui vient d’être publiée, les gouvernements du monde entier ont adopté des mesures fortes pour atténuer l’impact de la pandémie. A l’échelle internationale, les politiques fiscales s’élèvent à un total de 12.000 milliards de dollars.

Faisant observer que ces filets de sécurité ont sauvé des vies et des moyens de subsistance, Vitor Gaspar, directeur du département des affaires fiscales du FMI, a écrit avec ses collègues un article de blog affirmant que ces mesures fiscales étaient aussi « coûteuses ».

De telles mesures, associées à de fortes baisses des recettes fiscales dues à la récession, ont propulsé la dette publique mondiale à un record de près de 100% du produit intérieur brut (PIB), selon le rapport.

Alors que les économies se rouvrent progressivement dans un contexte d’incertitude sur l’évolution de la pandémie, les gouvernements doivent s’assurer que le soutien fiscal ne soit pas retiré trop rapidement, a noté le responsable du FMI.

« Beaucoup de travailleurs sont toujours sans emploi, les petites entreprises sont en difficulté et 80 à 90 millions de personnes sont susceptibles de tomber dans l’extrême pauvreté en 2020 à cause de la pandémie, même après une assistance sociale supplémentaire ; il est trop tôt pour que les gouvernements retirent cette aide exceptionnelle », a indiqué M. Gaspar.

Cependant, a-t-il ajouté, ce soutien doit être plus « sélectif » et ne pas empêcher les redistributions intersectorielles nécessaires pour la reprise des activités.

Etant donné les faibles taux d’intérêt et le fort taux de chômage, le renforcement des investissements publics, notamment dans le maintien et la multiplication des projets, peut créer des emplois et insuffler une croissance économique, d’après le rapport du FMI.

Face à la crise, le FMI recommande d’augmenter les impôts des plus riches

Selon le FMI, la crise économique mondiale causée par l’épidémie de Covid-19 devrait durablement affecter les ressources fiscales des Etats. C’est pourquoi l’institution recommande d’augmenter les impôts des plus riches.

Bonne nouvelle : dans son dernier bulletin de conjoncture daté d’octobre, le Fonds monétaire international (FMI) révise à la hausse ses prévisions économiques pour 2020 par rapport à ce qu’il envisageait en juin. Néanmoins, le monde devrait connaître en 2020 une contraction globale de son activité économique de 4,4%, contre une croissance moyenne de 2,8% en 2019.

La région la plus touchée sera la zone euro avec une récession anticipée à 8,8%, devant l’Amérique latine (-8,1%), les Etats-Unis (-4,3%), le Moyen-Orient et l’Asie centrale (-4,1%), l’Afrique subasaharienne (-3%) et l’Asie (-1,7%).

Cette crise économique, la plus sévère depuis celle de 1929, devrait, selon le FMI, laisser des traces profondes et durables qui se manifesteront sous la forme d’un chômage élevé, d’une perte de productivité, de faillites en nombre et d’obsolescence de secteurs entiers d’activité. D’une manière générale, le FMI évoque un recul durable des niveaux de vie.

Surtout, les effets économiques de l’épidémie devraient perdurer au-delà de la période où ses effets sanitaires auront été atténués. Enfin, étant donné que les économies seront plus petites, le risque que les recettes fiscales soient insuffisantes pour assurer le service de la dette publique à moyen terme augmentera, explique aussi le FMI.

C’est pourquoi il recommande d’augmenter la pression fiscale sur les personnes les plus riches. «Bien qu’il soit difficile d’adopter de nouvelles mesures fiscales pendant la crise, les gouvernements devront peut-être envisager d’augmenter les impôts progressifs des personnes les plus aisées […] y compris l’augmentation des taux d’imposition sur les tranches de revenu les plus élevées, les biens immobiliers haut de gamme, les plus-values et la richesse», précise le rapport.

Face à la crise, le FMI recommande d’augmenter les impôts des plus riches