L’Ethiopie prévoit de construire quatre nouveaux parcs industriels au cours des deux prochaines années pour un investissement global d’environ 2 milliards de dollars.
L’Ethiopie a inauguré mardi 20 juin la première phase du parc industriel d’Awassa, dédié au textile et à l’habillement.
Construit par la China Civil Engineering Corporation (CCECC), le parc industriel, situé dans la ville d’Awassa, dans le sud de l’Ethiopie, a été achevé en juillet 2016 en un temps record de neuf mois.
S’exprimant lors de la cérémonie d’inauguration lundi, le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn a déclaré que le parc industriel d’Awassa pouvait être considéré comme « l’un des bases de l’ambition de l’Ethiopie de devenir une plateforme manufacturière sur le continent africain ».
« L’Ethiopie attire d’importants investissements directs étrangers (IDE), malgré le déclin mondial », a-t-il poursuivi.
Dix-huit entreprises ont déjà débuté leurs activités dans le parc industriel et six d’entre elles exportent actuellement leurs produits vers le marché mondial. Dès qu’il sera pleinement opérationnel, le parc devrait recueillir des recettes d’un milliard de dollars par an pour ce pays d’Afrique de l’Est.
Le gouvernement éthiopien prévoit de construire des parcs industriels dans tout le pays afin de créer des emplois et des revenus et de promouvoir le transfert de technologies. La majorité des parcs sont construits par des entreprises chinoises.
La CCECC construit en ce moment un autre parc industriel à Adama, chef-lieu de la région d’Oromia.
L’entreprise a également signé récemment un accord pour construire un parc industriel dans la ville balnéaire de Bahir Dar pour 60 millions de dollars.
Par ailleurs, l’Ethiopian Industrial Parks Developement Corporation (IPDC) a annoncé vendredi que deux autres parcs industriels construits par des entreprises chinoises seraient inaugurés le mois prochain.
Le parc industriel de Mekele et le parc industriel de Kombolcha, construits respectivement par la China Communications Construction Company (CCCC) et le CCECC, sont également dédiés au textile et à l’habillement.
L’Ethiopie a déjà réalisé des progrès notables en matière d’attraction des entreprises industrielles naguère implantées en Chine, en mettant en avant sa main d’œuvre bon marché, l’amélioration de son réseau de distribution d’électricité ainsi que le bon état de ses infrastructures routières et portuaires. La Chine ne fait plus, en effet, la loi sur le marché de la production à bas coût. Le salaire moyen en Chine est de 3469 yuans, soit 510 euros. En Ethiopie, les salaires tournent autour de 28 euros, soit dix-huit fois moins !
Selon l’économiste chinois Justin Lin, professeur à la Peking University et ancien cadre de la Banque mondiale, 80 millions d’emplois pourraient être délocalisés dans les années à venir de l’actuelle «usine du monde» vers l’Afrique.
Flairant le bon coup, le deuxième pays le plus peuplé d’Afrique après le Nigeria a déjà achevé la construction d’un parc industriel de 156 hectares à Bole Lemi, au sud d’Addis-Abeba. Plusieurs groupes de textile-habillement, dont le coréen Myungsung Textile Company et le taïwanais George Shoe Corporation, sont déjà installées dans ce parc.
Source : avec Xinhua